Mis en cause dans une affaire d'apologie à groupes terroristes, B.M. âgé de 45 ans et demeurant à Mersat El Hadjadj, a comparu hier devant le tribunal criminel de la cour d'Oran, et a été condamné à cinq ans de réclusion. L'affaire remonte à octobre 2009, lorsqu'une plainte est déposée par un citoyen contre B.M. accusé d'avoir tenté d'intégrer un mineur, frère du plaignant, au sein d'un groupe terroriste qui devait aller combattre en Palestine. Selon le plaignant, le mis en cause avait fourni au jeune frère un CD et un livre où le djihad était prôné, soutenant que suite à cet endoctrinement, le frère a abandonné ses études. Il a ensuite emprunté 4.000 DA à des voisins et il est parti, à Sétif, sans prévenir. «Mais voilà, il se rend compte d'avoir commis une erreur et c'est de là-bas qu'il me téléphone, plus exactement d'Aïn Lahdjel où je suis allé le récupérer. De retour, il me raconte sa mésaventure et l'emprise qu'avait sur lui le mis en cause», raconte le plaignant. Appelé hier à la barre, le prévenu nie les faits arrêtés à son encontre. «Votre Honneur, dit-il, j'ai pour habitude de faire ma prière dans la mosquée de Mersat El Hadjadj et parfois, je dispensais des cours coraniques. Je voyais souvent ce jeune venir accomplir la prière, mais sans plus. Je ne l'ai jamais entretenu à propos de djihad.» Cité à la barre, le jeune homme revient sur les détails exposés par le mis en cause. Quant à son grand frère qui s'est constitué partie civile, il maintient son accusation contre B.M. Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public a requis à son encontre cinq ans de prison ferme. L'accusé n'avait aucune appartenance terroriste, mais cela n'empêche pas qu'il a poussé ce jeune homme, à peine sorti de l'adolescence, vers le djihad en l'incitant à rejoindre des groupuscules à l'étranger. La défense du mis en cause a plaidé, elle, la non-culpabilité de son mandant, pour manque de preuves tangibles. «Votre Honneur, dira l'avocat de la défense, aucune preuve n'a été fournie par les plaignants. Mon client a été accusé sur les simples déclarations de cet adolescent.» Aux termes des délibérations, B.M. est condamné à cinq ans de prison ferme.