Disposer de la même langue, de territoires continus, de la même religion, sont-ils des atouts pour former la grande famille «arabe» pour laquelle des dirigeants de pays, tel le nôtre, ont tout fait pour lui donner un contenu concret? En face de nous, les pays européens donnent une bonne leçon en la matière. Pourrions-nous soutenir que le monde arabe est une entité et pas seulement un espace géographique composé de pays à la même langue? Pouvons-nous soutenir que les droits de l'Homme sont approchés de la même façon?La politique arabe de l'Algérie ne produit jamais de brouillard et elle est fondée principalement sur la coopération opérationnelle dans tous les domaines, sans exclusive. On se rappelle, pour ce qui conditionne la dignité et l'intérêt du monde arabe, combien le président Bouteflika s'était senti lui-même indigné de ce que des pays arabes avaient appliqué l'instruction américaine qui interdisait au président libyen de voyager par avion, autrement dit sa mise en quarantaine sur le plan international. Cette mise en quarantaine avait eu lieu avant que le président Bouteflika n'accède à la magistrature suprême. Quelle cohérence sur le plan des politiques intérieures et même extérieures? Vers quel espace régional se tourner, et a prioriser, compte tenu que nous savons bien que c'est la géographie qui fournit ses déterminants à la géopolitique? La réponse devrait quand même être claire. L'Algérie n'a que l'embarras du choix. En matière de géographie, l'Algérie est gâtée car elle appartient à plusieurs espaces qu'il est difficile de départager si elle cherche à promouvoir ses intérêts. Un atout ou une dispersion que cette possibilité d'avoir à choisir l'espace géopolitique qui convient le mieux à ses intérêts? Pas de cohérence non plus sur le plan de la sécurité, les menaces étant diversement appréciées. Pas de cohérence non plus sur le plan de la défense, les pays rivalisant dans la course à se faire choisir par les Américains comme pivots dans l'architecture de défense dessinée par les Etats-Unis dans la région. L'Algérie, par la voix de son président, a dit la nécessité d'un monde multipolaire qui élève les régions au rang de puissances et non pas des pays au rang de puissance régionale.