Les Pharaons ne sont plus des dieux du stade. Le mythe s'est effondré grâce à nos petits 23 fennecs qui ont su damer le pion par la force du cœur et répondre à la hogra égyptienne par le redoutable tir de Antar Yahia dont le pied a été comme un couperet et rendu le verdict d'un duel poussé à la dimension de gladiateurs. Et voilà qu'au lieu de reconnaître la défaite sportive, ils s'acharnent à contourner la déception et à développer carrément l'hystérie collective d'une pathologie cocasse démontrant par là un chauvinisme de bas niveau, eux pourtant réputés pour leur grande intellectualité. On aurait aimé qu'ils reviennent au match et plutôt décortiquent que leur entraîneur Shahata n'a pu réussi dans ses tactiques de jeu. Jouer sur l'émotionnel est précisément leur méthode d'écrire des scénarios. Les décors ont été plantés à Khartoum, la comédie égyptienne a tourné au vinaigre et ce but incroyable à la fin de la première mi-temps a été le déclic de leur descente en enfer. A chaque minute, les Pharaons se sont retrouvés devant la réalité des joueurs algériens à la fois blessés dans leur honneur et rageurs d'obtenir une justice après le coup du bus caillassé. Nous nous doutions que l'arrogant du haut de sa grandeur est capable d'une mythomanie de légende. Et de voir la calomnie se mettre en branle et montrer à quel point un mythe est mauvais perdant quand on le déboulonne avec l'art et la manière. Leurs « intellectuels », artistes , penseurs, tels une meute de loups s'en est donné un haut-le-cœur sur les plateaux des chaînes TV dans une diatribe lamentable contre un peuple répugnant tout colonisateur quel qu'il soit et amoureux de sa patrie et les Egyptiens savent qu'on a eu des Bannabi, des Kateb Yacine, des Ibn Badis, une équipe de foot du FLN, une indépendance au prix du sang, un drapeau de « rjel » et que nous adorons « le beau football » reconnu par Platini, Pelé, Maradona et tant d'autres grands de la balle ronde dans le monde. Notre jeunesse est saine, elle sait faire la part des choses entre le fait politique et le fait patriotique. Chez nous, comme disait notre grand poète Malek Haddad, « le mot patrie a un goût d'épopée ». Justement nous sommes dans une épopée et cette victoire continuera d'étonner pendant la coupe d'Afrique en Angola et à la coupe du monde en Afrique du Sud. Vraiment dommage que la lignée des Pharaons n'ait pas médité la leçon des 13 fléaux prédis par Sidna Moussa à Ramsès pour comprendre qu'il y a une justice divine. Tant pis pour les faux dieux …du stade. En plus clair, l'Algérie a battu l'Egypte dans un stade de football et a fait trembler les filets des Pharaons. L'Algérie s'est qualifiée.
