La cour de justice de Sidi Bel-Abbès, siégeant en session criminelle, a décidé de relaxer, lors de son audience de ce jeudi dernier, le dénommé B.M. âgé de 27ans et qui répondait de l'accusation de fratricide dont aurait été victime son propre frère B.M., trouvé mort avec une blessure mortelle à la tête, à côté de son fusil de chasse, dans la localité de M'Cid, relevant de la daïra de Sfisef, à 38km à l'est du chef-lieu de la wilaya. La genèse de cette affaire remonte au mois de janvier 2008, quand une partie de la famille du défunt et de l'accusé habitaient dans une ferme à M'Cid, pour surveiller leurs biens et leur bétail surtout. Selon le dossier d'accusation remis à la cour, les deux frères qui étaient armés tous les deux de fusils de chasse, pour assurer la garde du bétail parqué dans une écurie, sont restés ensemble jusqu'à 22h00, quand l'accusé a voulu rentrer pour se reposer chez lui quelques instants. Selon lui, dès qu'il est rentré dans sa chambre, il aura dormi jusqu'à ce qu'un coup de feu le tirera de son profond sommeil vers 00h30. Se précipitant dehors, il s'est dirigé vers l'écurie qu'il a laissée à la garde de son frère, croyant que celui-ci venait de tirer sur des voleurs de cheptel ou des animaux prédateurs. Arrivé à l'écurie, il aurait trouvé son frère gisant à terre, mort d'une balle reçue dans la tête et son fusil de chasse, resté juste à côté de lui. Alerté, le reste de la famille s'est rendu sur les lieux, pour constater le malheur et alerter les gendarmes, qui se sont chargés de l'enquête. Une enquête qui n'aurait pas tenu compte de la version de l'accusé, puisqu'il s'est retrouvé sur le banc des accusés, pour répondre d'homicide de son propre frère. Appelé à la barre, le mis en cause a tenu à préciser au juge, que le soir du drame, il avait réellement tenu compagnie à son frère B.M, pour assurer la garde de nuit dans l'écurie et qu'avant de quitter les lieux, il aurait demandé à son frère de rentrer tôt à la maison. Il expliquera sa présence sur les lieux du crime, par sa promptitude à avoir été le premier à réagir, après avoir entendu le coup de feu tiré à l'extérieur et ne sachant d'où il venait. L'expertise faite sur l'arme retrouvée sur les lieux du crime, a relevé que certaines pièces du canon qui le composent ne sont pas d'origine, ce qui pourrait expliquer un coup de feu d'origine accidentelle. Les témoins appelés à la barre, n'ont guère ajouté d'éléments nouveaux face à la cour, qui a écarté l'hypothèse d'un suicide, compte tenu de la position du défunt et de la trajectoire de la balle qui avait traversé sa tête à partir du côté droit. Les parents du défunt et de l'accusé ont par ailleurs assuré aux juges, que la relation entre les deux frères n'était entachée par aucun différend et ne voyaient aucune raison qui aurait poussé l'accusé à attenter à la vie de son propre frère. Enfin, le témoignage du père s'est avéré capital, en affirmant que l'arme par laquelle le malheur est arrivé, a par deux fois déclenché des tirs accidentels, une fois qu'elle a été posée à terre quelque peu brutalement. Se basant sur les faits et rien d'autre, le représentant du ministère public a requis la perpétuité contre l'accusé, avant que la cour ne se prononce pour sa relaxe, en l'absence de preuves matérielles fournies par l'accusation.