La cour de justice de Sidi Bel-Abbès, siégeant en session criminelle, a eu à juger, lors de son audience de mercredi dernier, une affaire de contrebande de camions introduits frauduleusement à partir du Maroc et dans laquelle trempaient les 4 accusés, condamnés respectivement à 7 ans et 4 ans de prison ferme pour les principaux accusés et à 8 et 6 mois de la même peine pour leurs deux complices. Ces véhicules qui étaient exfiltrés à partir de l'enclave espagnole de Mélilla, sur la côte nord-est marocaine, devaient être revendus à Oran. C'est ainsi qu'au mois de décembre de l'année 2006, les dénommés D.M. âgé de 32ans et B.M. 36ans ont été interceptés sur la RN02, à hauteur d'El-Amria, alors qu'ils conduisaient des camions ramenés de la ville de Maghnia, pour les convoyer jusqu'à Oran. Ces véhicules qui portaient en outre des numéros de série et des plaques d'immatriculations falsifiés, étaient destinés à être désossés pour être revendus en pièces détachées. Ces convoyeurs avaient fait appel à leurs deux cousins A.M. et T.A. qui à bord d'une Peugeot 505, jouaient le rôle d'éclaireurs à quelques centaines de mètres devant. Le rapport d'enquête préliminaire, menée par les services de sécurité, souligne que D.M a été contacté par un certain B.A, déclaré actuellement en fuite, pour convoyer les dits camions à partir de Maghnia jusqu'à Oran. Le second mis en cause a déclaré pour sa part, qu'il a été contacté par D.M. et B.A. pour se charger de la même mission, autrement dit, convoyer les camions confiés jusqu'à Oran. Appelés à la barre, D.M. et B.M. ont déclaré à la cour qu'ils n'avaient pas idée de l'origine de ces camions, un Renault et un Volvo, ni de leur mise en circulation avec des numéros de série et des plaques d'immatriculation bidon. En outre, comme cerise sur le gâteau, D.M. circulait avec un permis de conduire également falsifié, et pour cause: il était recherché par les services de sécurité pour avoir été impliqué dans une affaire de drogue. Quant aux deux «éclaireurs», qui leur ouvraient la route à bord de la Peugeot 505, ils ont nié en bloc leur lien avec ces contrebandiers qui semblent faire partie d'un réseau. A l'issue de son réquisitoire, le procureur a requis une peine de 15 ans ferme pour D.M. et 10 ans de la même peine pour le reste des accusés. Peine qui sera commuée à 7 ans de prison ferme pour D.M., tandis que B.M. écopera de 4 ans ferme. Enfin, les «éclaireurs» A.M. et T.A. s'en tirent avec huit (8) et à six (6) mois ferme.