Les promoteurs immobiliers et autres entrepreneurs exerçant dans le BTPH, sont pris actuellement dans une spirale infernale des prix du ciment, dont le quintal atteint désormais les 1.400Da, autrement dit 700Da le sac de 50kg, dans la wilaya de Mostaganem. Il s'agit là d'un sommet jamais atteint par le prix du ciment, selon Hadj Mastefa, entrepreneur de bâtiment de son état et qui dénonce également l'arnaque commise dans le conditionnement du ciment et qui fait qu'un sac prétendument de 50kg, ne contient en réalité qu'un peu plus de 40kg de ciment. Affirmation d'ailleurs confirmée par plusieurs patrons d'entreprises exerçant dans le même créneau dans la wilaya de Mostaganem, comme Abdelkrim et Mesbah. Ces derniers nous affirment à leur tour: «Les revendeurs de ciment gonflent leurs bénéfices en diminuant la quantité supposée des sacs, qu'ils confectionnent à leur niveau, après avoir acquis du ciment en vrac à la sortie des usines. «Or, le ciment en vrac est destiné aux seules entreprises en charge de projets d'utilité publique. Comment se fait-il que ce même ciment se retrouve aux mains des barons de la spéculation?...», s'étonne Mesbah. De là à en conclure, que certains confrères de la corporation arrondissent leurs revenus, en écoulant au marché parallèle, une partie du quota qui leur revient, en tant que partenaires de l'Etat, le pas est vite franchi. Devant cette frénésie spéculative, bon nombre de constructeurs privés ont été obligés de stopper les travaux de réalisation de leurs projets, pendant que certains entrepreneurs activant dans le bâtiment, comme Abdelkrim, avouent approvisionner leurs chantiers via le marché parallèle jusqu'à hauteur de 90% de leurs besoins. «Ceci, pour échapper à la résiliation pendante de non contrat, pour dépassement des délais impartis, ce qui signifierait la fin de mes activités dans le cadre des marchés publics.» «C'est même ce qui explique, renchérit Zineddine, que notre chantier avance à l'allure d'un escargot, en attendant des jours meilleurs, que l'on souhaite proches avec l'importation de ce matériau indispensable par l'Etat.» «Ceci étant, reprend Hadj Mastefa, rien ne garantit la stabilisation des prix ni la régularisation du marché, tant que la mafia du ciment continuera à perturber le créneau, en contribuant à déséquilibrer le rapport entre l'offre et la demande, par des pénuries sciemment préméditées.» «Cette crise qui persiste, continue Mohamed El-Amine, autre entrepreneur, a également impacté négativement d'autres matériaux de construction, tels le carrelage et le parpaing.» Bref, la spéculation fait rage à tous les niveaux, du moment que plusieurs points de ventes ont ouvert leurs portes, même si rares sont ceux qui activent légalement avec leurs propres registres de commerce. «Pourquoi parle-t-on de crise de ciment, quand on sait que le marché parallèle en est inondé, même s'il affiche des prix exorbitants», affirment à l'unanimité ces mêmes entrepreneurs.