Prévoyant une éventuelle expansion de la pandémie de la grippe porcine, les autorités sanitaires de la wilaya de Tizi-Ouzou ont ouvert trois hôpitaux de référence au CHU Nedir, à Azazga et à Draa El Mizan ainsi qu'un bloc, d'une centaine de lits environ, au niveau de la cité psychiatrique Fernane Hanafi. Ces mesures ont contribué, dans une large mesure, à la maîtrise de la contagion dans une région qui connaît un important flux en provenance de l'étranger, de France particulièrement qui est confrontée d'une manière alarmante au fléau. La grève dans le secteur de l'Education a été, finalement, «une bonne chose» dans la mesure où le contact entre élèves a été évité, ce qui permet d'éviter la propagation de la maladie. A ce titre, nous évoquerons la fermeture, il y a trois semaines, d'une école privée. En dépit des campagnes d'information et de sensibilisation, un constat alarmant est fait: les populations ne connaissent rien à cette maladie et beaucoup pensent qu'en évitant tout contact avec les animaux, ils se prémunissent. Da Moh dira «Nous n'avons pas d'animaux, ici, et les voisins non plus». Si la Kabylie semble relativement épargnée, comme l'indique le nombre de cas confirmés par rapport à ceux recensés au niveau national, la grippe est quand même en train de se propager doucement mais inexorablement. Ainsi, la wilaya de Tizi-Ouzou vient d'enregistrer 16 nouveaux cas en une semaine. Selon des sources proches de la direction de la Santé, «le nombre de cas enregistrés, au 30 novembre, est de 29 dont 14 sont toujours en observation au CHU Nedir». Ces cas suspects attendent les résultats des analyses qui parviendront de l'institut Pasteur. «Tous les patients admis en milieu hospitalier sont traités au Tamiflu», selon les affirmations d'un hospitalier qui ajoutera que le suivi ne cessera qu'après la réception des analyses confirmant que le patient est sain. Si les autorités sanitaires, qui affirment que des enquêtes épidémiologiques sont menées précocement, parviennent à contenir l'expansion de la maladie, le retour des Hadjs ainsi que la reprise des cours dans les établissements scolaires restent des sujets d'inquiétude. Les citoyens sont, quant à eux, partagés entre ceux qui disent «être épargnés par la maladie car ne consommant pas de porc» et ceux qui prennent toutes les précautions car «c'est une épidémie et personne n'en est à l'abri». En attendant, un gros travail de sensibilisation et d'information est à mener à tous les niveaux, car «se laver plusieurs fois les mains», comme le préconise le ministre de la Santé, n'est pas une thérapie mais seulement une mesure de précaution qui n'interdit pas à la maladie de se propager par d'autres voies.