Plusieurs rues des quartiers de Hennaya, notamment Khemisti, Larbi Ben M'Hidi et «Derb Aïn El-Hout» sont victimes du manque de coordination entre les différents secteurs. Récemment goudronnées, certaines d'entre elles sont déjà agressées par les « fossoyeurs » de l'aménagement urbain. L'opération de revêtement qui avait couvert ces chaussées d'un beau tapis de bitume, au point de susciter l'admiration et la fierté des riverains, n'a pas tardé à être sapée par les adeptes des tranchées. Les plus révoltés par ces pratiques d'un autre âge, sont certainement les automobilistes en mal d'amortisseurs. Parmi eux, les riverains de la grande artère traversant le vaste quartier de Khemisti et pour qui la joie aura été de courte durée. Cette fois-ci, il s'agit de tranchées creusées tout au long de certaines rues, dont la principale, quand elles ne les traversent pas également en certains endroits. Ces tranchées seraient nécessitées, nous dit-on, pour les besoins d'un important projet qui, une fois mis en service, permettrait aux futurs usagers de disposer à leur demande - sans qu'ils ne soient encombrés d'équipements spécifiques - du téléphone, de l'ADSL et même de la télévision, comme seul sait les offrir à la fois le fameux système MSAN (Multi-Service Access Node), autrement dit «Nœud d'Accès multiservices». Personne n'est contre le progrès technologique, surtout quand il vise à faciliter la vie des gens comme dans le cas présent, où tout un chacun aimerait bénéficier de services plus performants. Néanmoins, tout ce que les citoyens demandent, c'est que ces travaux soient effectués selon les règles exigées par la coordination intersectorielle, si tant est qu'il y en ait une. Des règles établies avec professionnalisme et correctement planifiées, afin de ne pas détruire ce qui a été péniblement construit grâce aux deniers publics. En tous cas, ces règles d'urbanisme semblent avoir été outrepassées au quartier Khemisti, où des manquements intolérables sont constatés par les citoyens, dans la manière avec laquelle sont menés ces travaux. Selon G. Hamida, habitant au quartier Khemisti, «l'entreprise en charge de la réalisation du projet donne l'impression de travailler sans plan», avant de préciser: «En plusieurs endroits, les canalisations d'AEP ont été déformés, sans que les ouvriers ne prennent la peine de les réparer. Pire, le creusement anarchique de ces tranchées a failli provoquer une catastrophe, quand une canalisation de gaz de ville a été touchée, ce qui a nécessité la fermeture de la vanne alimentant le quartier, pour arrêter la fuite qui s'en est suivie. Les plus pénalisés furent les familles des riverains, qui ont dû se contenter de repas froids, après s'être débarrassés de leurs réchauds au gaz butane. Le gaz n'a donc été rétabli, qu'à la suite de l'intervention de dépannage des agents de la Sonelgaz.» L'autre désagrément vient du mauvais rebouchage des tranchées, notamment celles qui coupent en travers les chaussées. Bien que la remise en état des chaussées figure sur le cahier des charges, remis à l'entreprise, celle-ci tarde à le faire correctement, au grand dam des automobilistes. De plus, les niches de raccordement jalonnant la rue, restent béantes de jour comme de nuit et servent aux jeux dangereux des enfants, quand ils ne se transforment en pièges pour les automobilistes qui cherchent à se garer. Il va sans dire que les citoyens qui ne sont pas contre les travaux d'utilité publique, s'insurgent contre l'absence de suivi rigoureux exigé des services concernés, qui ont trop tendance à laisser les entreprises réaliser les travaux commandés au gré de leur humeur.