Le Burkina Faso, la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad sont les six pays de la région sahélo-saharienne qui ont répondu à l'invitation de l'Algérie pour débattre de sécurité. C'est dans ce cadre que la conférence régionale sur le terrorisme au Sahel s'est ouverte, hier à Alger. Les travaux des ministres des Affaires étrangères ont été marqués par le huis clos. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a déclaré à l'ouverture des travaux : «Notre rencontre témoigne de notre prise de conscience. La sécurité et la paix sont un préalable au développement de la région sahélo-saharienne (…) le terrorisme et ses accointances avec le crime organisé constituent des menaces réelles». Le ministre a ajouté que la Conférence «révèle notre volonté commune d'apporter de manière concertée des réponses adéquates et adaptées à ces défis» précisant qu'«il nous incombe d'abord d'évaluer la menace terroriste qui connaît des développements dangereux». Mourad Medelci a évoqué les «connexions multiples du terrorisme avec le crime organisé», citant le trafic de drogue et d'armes. «A l'évidence, l'instauration d'une coopération frontalière efficace et multiforme entre nos pays est cruciale», a tenu à prévenir le ministre algérien. Très attendue, cette rencontre intervient dans un contexte marqué par une intensification des activités d'Al-Qaïda au Maghreb au Sahel dont des prises d'otages, ciblant des Occidentaux, des attaques contre une caserne au Niger, et des opérations de trafic d'armes destinées aux maquis algériens. Suite à une exigence d'Al-Qaïda, une crise diplomatique entre l'Algérie et le Mali et ce pays et la Mauritanie a éclaté, suite à la libération par Bamako de quatre terroristes détenus dans les prisons maliennes parmi lesquels deux artificiers d'AQMI algériens, en échange de Pierre Camatte, otage français et agent présumé des services secrets de la DGSE, détenu par le groupe terroriste. L'ingérence de Paris a irrité Alger car ayant exercé de fortes pressions sur Bamako, attitude considérée par l'Algérie comme une ingérence dans les affaires internes des pays de la région.