Même si les conséquences de l'amiante sur la santé des individus reste toujours en débat, les recasés d'une école désaffectée à El Hamri, tiennent à alerter les responsables de la santé sur les cas de cancers enregistrés au niveau du centre de transit dans lequel ils ont été oubliés. Les 30 familles recasées au mois de juillet 2008, pour une durée transitoire à l'école Mostfaï Sidi Ben Yessad à El Hamri, un établissement désaffecté en raison de la présence d'amiante dans la structure, interpellent les pouvoirs publics sur le cancer dont souffre une des recasées, alors que la vieille Kheïra, une autre recasée a rendu l'âme cette semaine, elle souffrait elle aussi de cette terrible maladie à l'issue fatale. «Prouvée ou pas, le fait est là, nous avons deux cas de cancers parmi nous et qu'on nous dise si c'est les conséquences de l'amiante ou pas», fera remarquer, Frih Aek, l'un des recasés parmi les 30 familles, installées dans cette école primaire, depuis juillet 2008, pour une période transitoire, tel qu'il leur avait été précisé par les autorités locales, lors de leur évacuation des habitations précaires qu'ils occupaient. Partageant la même frustration et les mêmes contraintes sociales, Kheïra, une mère de famille dira: «On nous a mis, pour un ou deux mois, dans cet établissement de transit et nous sommes en 2010 et nous sommes toujours confrontés, non seulement à une situation des plus déplorables, mais aussi, nous vivons sous la crainte des conséquences de l'amiante sur nos enfants, deux cas de cancers ont déjà été enregistrés chez nous et l'une des nôtres a été enterrée, dimanche dernier, des suites de sa maladie.» A raison de deux à trois familles par classe, elles sont 30 familles qui partagent les souffrances d'une gestion aléatoire des occupants de l'habitat précaire, elles ont été recasées pour une courte durée dans une école désaffectée à El Hamri et se trouvent, depuis plus de deux ans, à attendre une décision pourtant promise de relogement qui semble tarder à venir. La crainte des conséquences de l'amiante n'arrangent en rien cette attente, d'où l'appel lancé en direction des autorités locales afin de prendre en considération le SOS lancé par les 30 familles et leurs enfants qui vivent toujours sous le statut de transitaires à l'école Mostfaï Sidi Ben Yessad à El Hamri.