A quelques assez rares exceptions, les associations officiellement agréées, qu'elles soient à caractère social, culturel ou sportif, ne remplissent pas, ou plus, la vocation et le rôle pour lesquels elles ont été agréées. De l'aveu même de nombreux responsables de divers secteurs et administrations, l'appât des subventions et autres intérêts, le plus souvent inavoués, font courir une bonne partie des associations et celles gravitant autour du secteur du sport, n'en sont pas moins exclues et pour cause, 16 milliards de centimes ont été réparties, durant l'année 2009, sur 279 associations parmi lesquelles on compte 33 ligues. Parallèlement, les résultats des activités se limitent dans la majeure partie de l'année à de très modestes manifestations aux objectifs qui frisent parfois le ridicule, confirmé en cela par les résultats sans conséquences sur le tissu social de la ville d'Oran ainsi que ses communes et localités limitrophes. Les associations sportives se distinguent par diverses catégories aux multiples activités d'une part et d'une autre part, elles sont classées selon des critères assez précis, et les subventions financières dont elles bénéficient auprès de la direction de la jeunesse et des sports, varient selon l'importance de l'association. Pour le football, le MCO et l'ASMO, tous deux, jadis, clubs phares de la ville d'Oran, bénéficient logiquement auprès de la DJS, d'une part plus conséquente que les autres clubs de la région 4 milliards pour l'ASMO et le MCO, l'an dernier Relégué en division inférieure, le Mouloudia d'Oran se débat, depuis quelques années, pour tenter de fuir les dernières places, signe de relégation. «Jamais de mémoire de sportif, le MCO n'a connu une telle déchéance et pourtant le bilan moral et financier, approuvé par un commissaire aux comptes ou un expert comptable, donne à chaque fin d'année, pleine satisfaction, et les saisons se suivent et la descente aux enfers continue», dira un supporter des Hamraouis en ajoutant: «Le hic est que tout Oran se complait dans cette dégradante situation.» Cela n'a pas empêché le MCO de bénéficier de deux milliards de centimes, uniquement de la part la DJS. L'ASMO, «el madrassa», erre pour sa part au gré de la valse des entraîneurs et d'élections à la présidence du club, en deuxième division. Le club n'arrivait pas à rejoindre l'élite. Mais cette année, cela semble être la bonne. Les Oranais croisent les doigts et espèrent la fin de la galère du club de M'Dina J'dida. Ceci étant dit, tout comme le MCO, l'ASMO a bénéficié de deux milliards de centimes, tel que mentionné sur les registres comptables de la direction de la jeunesse et des sports. Les illustres USMO, RCGO et RCO, jadis un vivier, qui ont permis aux MCO et à l'ASMO, de puiser des joueurs de talent, ces associations sportives ne sont plus que de petites équipes sans aucune envergure, ni ambition, évoluant dans les divisions inférieures, en raison de la gestion chaotique de certains responsables qui ont donné les résultats que l'on sait actuellement. Les demandes de subventions à la loupe Un air de renouveau dans la répartition des subventions semble se mettre en place à la direction de la jeunesse et des sports d'Oran, un contrôle plus ardu, nécessitant plusieurs heures d'un minutieux travail de fourmi, dans les demandes de subventions déposées par les présidents d'associations sportives à la DJS, est actuellement effectué par de jeunes cadres fraîchement installés et à qui a été donné pleine confiance. Un tour de vis dans la répartition des subventions qui ne semble pas plaire à tout le monde et certains présidents d'associations, qu'il est possible de qualifier de «fantômes», n'aiment pas trop la façon dont est géré ces derniers temps l'argent du contribuable, et les contre-attaques de ces habitués aux subventions facilement octroyées, n'ont pas tardé à signer des pétitions et des lettres anonymes contre les jeunes cadres de la direction de la jeunesse et des sports, actuellement en poste. L'un de ces jeunes cadres de la DJS, conscient du stress quotidien et des contraintes que tentent de faire peser sur lui certaines associations à la comptabilité très douteuse, fera remarquer à ce propos: «Les textes et lois sont très clairs chez nous, cependant leur application reste assez aléatoire, ce qui ne peut conduire qu'aux passe-droits et au fait accompli auquel et à quelque exception près tout le monde s'adapte. À la DJS, nous tentons de nous appuyer uniquement sur les textes et éviter ainsi de tomber dans les pratiques bien ancrées, malgré certaines dérives flagrantes.» 60 demandes de subventions rejetées par la DJS Pour l'année en cours, 60 dossiers ont été rejetés par les services de la direction de la jeunesse et des sports et les motifs sont des plus clairs, au vu des besoins et demandes injustifiés, voire même absurdes de certaines associations que seul l'appât du gain, fait courir. Pour certaines associations, l'absurdité ira jusqu'à la composante des membres du bureau, constituée en majorité par les membres d'une même famille, le président, son épouse et mêmes les enfants pour atteindre le quorum, lors de l'approbation des bilans moraux et surtout financiers. Certains bilans comptables présentés, mentionnaient des achats de tartes et autres pâtisseries, non pas pour les besoins de nourrir les sportifs adhérents à l'association, mais des achats coïncidant bizarrement avec les dates d'anniversaires de proches parents des membres de l'association. A cela s'ajoute et la liste des exemples est assez longue, l'achat des équipements sportifs de grandes marques, facturés à des prix exorbitants, pour les sportifs de la catégorie minime. Aucune association sportive ne se conforme à l'article 26 Nos interlocuteurs de la direction de la jeunesse et des sports d'Oran, feront étonnement savoir que «si l'on venait à se référer au statut type du club amateur sportif, édité par le Ministère de la jeunesse et des sports, et en se basant uniquement sur son article 26 qui stipule que le bureau de l'association doit se réunir au moins deux fois par mois sur convocation du président et lors duquel est établi un procès-verbal, un document de confirmation de la tenue de cette réunion bimensuelle. Aucune association donc n'applique les directives de cet article et aucune ne se conforme à la réglementation actuellement en vigueur.» Cela dit, rares sont les associations qui peuvent se prévaloir d'avoir donné à l'heure actuelle, une copie de leur bilan comptable annuel correct et acceptable à la direction de la jeunesse et des sports, la responsabilité et la complaisance de certains comptables dans l'établissement des bilans annuels de ces associations, étant un autre chapitre que nous éviterons d'aborder dans cette modeste contribution. Pour ce qui est des résultats sportifs en fin de saison, nul n'ignore que l'état déplorable dans lequel se débattent les illustres Mouloudia et el Djamaïya pour ne citer que ces clubs, censés êtres les locomotives du sport pour toute le région ouest du pays, confirme tout l'amateurisme qui entoure la gestion désastreuse de l'ensemble des association sportives, les tribunes vides des stades sont le meilleur témoignage de lassitude et de dégoût des foules qui remplissaient, dans un passé récent, les Zabana et Bouakeul au rythme d'un Paso Doblé à l'oranaise, des temples du football qui donnaient une frousse folle à tous les clubs d'Algérie. A quand donc le sursaut d'orgueil?