Dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès, et notamment dans sa partie sud, une dizaine de présidents d'APC rencontrés en marge des festivités du 8 mai 1945 organisées à Ras El-Ma, et qui ont requis l'anonymat, n'ont pas cessé de s'indigner face au phénomène des lettres anonymes dont ils font l'objet. L'un d'eux, apparemment le plus touché, explique qu'avec des enquêtes sécuritaires menées par les services territorialement compétents ou des enquêtes administratives effectuées par des responsables de l'administration de la tutelle, il se trouve le plus souvent exaspéré par la pression et les contraintes exercées à son encontre, lors de ces enquêtes. «En deux ans, nous avons reçu près de 100 lettres anonymes, s'exclame-t-il, dans la plupart des cas, les expéditeurs font part aux responsables de wilaya et même ceux des services sécuritaires de leur mal vie, de leur marginalisation par le chômage, et même nous prendre pour responsable principal de certaines disparitions de jeunes… vers le maquis». Un autre maire renchérit «parfois ce sont de vieilles lettres qui sont reconstituées, copiées pour être envoyées au même destinataire, par des expéditeurs inconnus, des gêneurs qui ne veulent que semer la discorde au niveau de l'APC et porter même atteinte à notre honneur.» Aujourd'hui, dès la réception d'une lettre de ce type, les mêmes procédures sont établies par les services concernés. «Le mal, diront d'autres interlocuteurs, ce n'est pas le contenu de la lettre qui ne porte que calomnies et mensonges mais c'est le fait qu'elle soit rendue publique qui dérange. Plus encore, ces procédures exercées durant l'enquête ne font qu'accentuer les envois de lettres anonymes. Pourtant, une loi relative à la déconsidération des missives anonymes, allait être décrétée par feu Ali Tounsi», se sont-ils interrogés. «Nous demandons à nos responsables de se pencher sur cette situation, pour le moins embarrassante, voire même outrageante.»