Pour être plus fidèle à la transmission de l'information, et au moment où la rédaction du journal met en ligne ce papier, les sources proches d'un lycée de l'une des communes rattachées à la daïra de Ain Kermès, une localité située à 70 km à l'extrême ouest de Tiaret, rapportent qu'un lycéen de 2ème AS, alors qu'il était ivre, s'en est pris, en fin de ce week-end, à tous ceux qui se trouvaient dans la cour de l'établissement pour les gratifier d'un répertoire d'injures qu'on ne peut s'imaginer entendre à l'école.Pis encore, cet adolescent, ayant même tenté d'agresser un professeur, n'a aucunement été inquiété par l'administration, en partie témoin de cette atteinte à la dignité de l'école. Effectivement, ce phénomène de la violence dans nos établissements scolaires est en constante augmentation et cette forme de brutalité dépasse souvent l'acte verbal pour être concrétisé par celui physique. Un climat d'insécurité règne, en effet, aussi bien entre les élèves que les enseignants. Selon une étude réalisée dernièrement pas le ministère de l'Education nationale, plus de 59.000 cas de violence ont été enregistrés dans les trois cycles entre 2001 et 2007. Face à ce phénomène, certains élèves vont jusqu'à déclarer que l'école et les enseignants ont leur part de responsabilité en raison de leurs réactions inattendues et jugées inacceptables à leur encontre. «Imaginez que vous êtes élève et à chaque fois que vous vous adressez à votre professeur pour une explication, vous êtes alors traité de tous les noms: débile mental, mal élevé, vaurien, et autres sobriquets frustrants, incitant les élèves, filles et garçons, à la haine et surtout à la violence», nous lance F.Z., une élève de terminale pour dénoncer son professeur de Lettres arabes, une dame, qui les savonne quotidiennement sans que personne n'acquit de nouvelles connaissances concernant le programme, alimentant des sentiments de frustration et de colère chez les élèves. D'ailleurs, les spécialistes en la matière confirment que l'échec scolaire, le manque de communication entre l'élève et l'enseignant et la démission des acteurs essentiels dans l'éducation de ces adolescents peuvent engendrer la pire violence qui soit au sein des établissements scolaires. Quant aux enseignants, ils ont, pour leur part, leur explication. Selon eux, l'échec scolaire chez l'élève est la cause principale de ce comportement agressif. «L'échec engendre la violence», indique un professeur de mathématiques. Et d'ajouter: «ces faiseurs de troubles qui se battent quotidiennement, n'ont rien à perdre car ils ne figurent pas parmi les bons élèves». Et puis, il y a le laxisme affiché par l'administration, elle aussi immobilisée par l'application des textes législatifs régissant les établissements scolaires où l'élevé est «roi». Un autre phénomène encore plus grave a fait son apparition dans nos établissements scolaires, à savoir la constitution de bandes. Un groupe d'enfants impose sa loi aux autres élèves et gare à ceux qui ne s'y conforment pas. En plus, ces adolescents s'adonnent aussi au tabagisme et surtout à la drogue. Tout compte fait, la violence à l'école, que d'aucuns perçoivent comme une fatalité, nécessite toutefois une thérapie de choc, un combat réel, une lutte inlassable. Les pouvoirs publics, les enseignants et les parents sont interpellés.