Le «blocage», si blocage il y a, d'une subvention attribuée à l'APW de Tizi-Ouzou, par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), fait l'objet ces derniers temps d'une véritable polémique entretenue sciemment par le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), parti majoritaire dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Pas moins de sept regroupements populaires ont été organisés, avant-hier, à travers la wilaya pour dénoncer «ce blocage», allant jusqu'à évoquer un «anti-kabylie». Pis, certains vont jusqu'à soutenir que la subvention du PNUD concerne toute la Kabylie, alors que seule la wilaya de Tizi-Ouzou est concernée par les 15 millions de dollars de subvention. Au-delà de ce désir d'élargir le cercle des mécontents, et même si l'argument est basé sur un mensonge, il est utile de relever que, bizarrement, seul le RCD s'implique dans cette affaire alors que la région compte d'autres forces politiques qui auraient pu renforcer la contestation. Du coup, il est facile de saisir la portée de la manœuvre qui cache mal des arrière- pensées politiciennes et dont les initiateurs ne semblent pas mesurer les conséquences. A quelques mois des élections locales, le RCD tente de redorer son blason dans une région où il est en nette perte de vitesse, en regard de sa stratégie défaillante, et essayer de rebondir en faisant feu de tout bois, en dépit du fait que cette affaire constitue une ingérence d'un échelon local dans une décision qui relève de la souveraineté nationale. Le plus grave dans cette affaire est que les initiateurs de la contestation oublient que ce genre de financement est géré étroitement avec les autorités supérieures du pays. L'action du PNUD, qui appuie en Algérie la mise en œuvre des politiques et stratégies pour le développement durable, est coordonnée par le ministère des Affaires étrangères et sa Direction générale des relations multilatérales. Le RCD, dont des parlementaires et des élus APW semblent avoir trouvé de quoi meubler leurs discussions, saisit au vol cette affaire qui fait suite au blocage, selon eux, par le MAE de la subvention accordée par le PNUD aux régions de Tizi-Ouzou et Boughezoul (Médéa). Pour mémoire, une subvention de 15 millions de dollars a été accordée par le PNUD dans le cadre de la préservation de l'environnement. Le RCD affirme avoir été l'initiateur de ce projet de financement extérieur par le PNUD, partenaire de l'Etat algérien. Arrivé à maturation, le projet aurait été bloqué par le ministère des Affaires étrangères, selon le RCD, avant d'accepter que le projet soit partagé avec la ville de Boughezoul.