Nouvel épisode dans l'affaire de la compagnie d'assurances GAM qui a été sanctionnée par le ministère des Finances. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, très à cheval sur les questions d'ordre économique, aurait demandé à ses services de récupérer le dossier de la GAM auprès du ministère chargé du budget. Le Premier ministre s'est placé, ainsi et délibérément, au centre de l'échiquier et devient l'élément déterminant censé donner une suite à une bataille dont le plus grand perdant est d'ores et déjà identifié, à savoir la compagnie d'assurances privée à capitaux étrangers GAM. Générale Assurance Méditerranéenne se trouve, sérieusement, dans de beaux draps. Pour mémoire, le ministère des Finances avait sanctionné GAM, à travers une lettre transmise, le 10 mai, à l'Union nationale des sociétés d'assurances et de réassurances (UAR). Les sanctions en question ont été décidées suite à une mission de contrôle effectuée par les services financiers. Le nouvel épisode consiste à faire tourner davantage la machine de l'investigation, à la demande du Premier ministre. Ainsi, les membres indépendants de la commission de supervision des assurances (CSA), composée de deux magistrats de la Cour suprême et d'un expert du secteur, sont appelés à approfondir davantage l'enquête au niveau de la Générale Assurance Méditerranéenne. A la demande de Ahmed Ouyahia, cette commission a demandé notamment au directeur général du Trésor public et aux directeurs des assurances de leur présenter une situation détaillée de GAM assurances, selon des informations rapportées, hier, par le journal en ligne TSA. Une source du ministère des Finances, contactée hier par nos soins, nous a confié qu'il est reproché à GAM une «mauvaise gestion» lors de la période qui a précédé son rachat par le groupe financier Emerging Capital Partners (ECP) et une opération de rachat «non conforme» aux exigences requises. ECP, le nouveau propriétaire de GAM, a hérité des dettes de cette compagnie auprès de l'Etat, des autres compagnies et des clients. «Mais le nouveau propriétaire n'a fait aucun effort pour rééquilibrer les choses, et la période de l'après-vente a été caractérisée par une gestion floue», nous précisera la même source. Quelque 120.000 dossiers d'indemnisation traînaient encore dans les tiroirs de cette agence en 2007. Les autorités publiques en charge des finances cherchent désormais à connaître les conditions de rachat en 2007 de la GAM par le fonds de capital investissement américain ECP. A l'époque, les instances devant encadrer cette opération de vente auraient facilité cette action, alors que la compagnie présentait une situation financière difficile, conséquence «d'une mauvaise gestion de l'ex-propriétaire».