A l'invitation de l'Association française des hémophiles, une délégation médicale algérienne, accompagnée de trois jeunes patients, a participé, pour la première fois, à un important congrès sur l'hémophilie tenu en fin de semaine écoulée à Strasbourg. Conduite par les Professeurs Touhami Hadj et Zouaoui-Benhadji Zahra, respectivement chefs de service d'hématologie des CHU d'Oran et de Sidi-Bel-Abbès, cette délégation qui a suivi une grande partie des travaux de ce congrès médical, a saisi l'opportunité de son séjour dans la capitale alsacienne pour visiter le Centre régional de traitement de l'hémophilie du CHU Haute Pierre, dirigé par le docteur Albert Faradji, un éminent spécialiste français des maladies du sang, très estimé dans les milieux médicaux algériens pour être l'un des membres fondateurs de l'association JOSH (Jumelage Oran Sidi-Bel-Abbès ‘Algérie') Strasbourg (France) pour l'Hémophilie, et apporter une contribution active tant dans l'amélioration de la qualité des soins que l'organisation d'un réseau régional Ouest pour le traitement de l'hémophilie. Le bilan présenté par cette association depuis sa création en 2002, est très méritoire en ce sens que des réunions scientifiques médicales et des consultations multidisciplinaires pour la médication et l'évaluation thérapeutique orthopédique ont été organisées au niveau des hôpitaux universitaires d'Oran, de Sidi-Bel-Abbès et de Tlemcen. En outre, des stages de formation ont été pris en charge par l'Hôpital de Strasbourg au profit d'un grand nombre d'hématologues, d'orthopédistes et de kinésithérapeutes… Cela sans compter la contribution directe apportée par le CRTH de Strasbourg à l'élaboration du Programme National d'amélioration de prise en charge des hémophiles algériens, mis en place par le Comité National Médical de l'Hémophilie avec le soutien financier de la Fondation Novo Nordisk. Il est à noter que l'Algérie compte, à ce jour, près de 1.500 hémophiles recensés dont 700 cas jugés sévères en raison d'une invalidité motrice ou porteurs de virus hépatiques C ou B. Selon l'Association algérienne des hémophiles (AAH), la prise en charge des personnes atteintes d'hémophilie est quelque peu déficiente en Algérie. L'indisponibilité de traitements thérapeutiques adéquats dans les hôpitaux, de même que l'absence de centres spécialisés sont déplorées par les membres de cette association qui n'ont pas manqué de pointer un doigt accusateur vers les principaux responsables de la santé publique qui négligent cette pathologie extrêmement compliquée dans son traitement et son suivi.