De nombreuses personnes aux besoins spécifiques, habitant la commune de Gdyel, lancent un appel au directeur de l'Action sociale de la wilaya d'Oran afin d'intervenir en leur faveur pour bénéficier de la prime forfaitaire mensuelle évaluée à 3.000 da dont ils estiment ouvrir droit. Ces personnes affirment qu'elles bénéficiaient de la prime forfaitaire avant que leurs noms soient rayés des listes des bénéficiaires de cette subvention, il y a quelques mois. Ces mesures de radiation des listes sont intervenues suite au lancement d'une opération d'assainissement des listes des bénéficiaires de la prime forfaitaire de solidarité, à travers les communes de la wilaya d'Oran. Les exclusions ont touché l'ensemble des personnes dont l'handicap est évalué à moins de 100%, selon des sources concordantes. Cette mesure, en vigueur depuis quelques mois, a suscité le mécontentement des centaines d'handicapés qui estiment avoir été privés d'un droit légitime, vu les difficultés socioprofessionnelles auxquelles ils sont confrontés quotidiennement à cause de leur motricité réduite. En effet, de nombreux handicapés de la commune de Gdyel s'interrogent «pourquoi nous priver de cette prime alors que nous y ouvrons droit? Nous avons toujours bénéficié de cette prime sur la base des cartes d'handicapés que nous possédons depuis des années. Nous tenons à indiquer que sur le dos de ces cartes, il est mentionné que nous ouvrons droit à tous les avantages stipulés dans la loi 02-09 datant du 8 mai 2002 relative à la protection sociale des personnes aux besoins spécifiques. Mais, nous voilà privés de ces droits sous le prétexte que notre handicap n'est pas à 100%» affirment-ils. D'autres révèlent qu'ils ont déposé, depuis des mois, leurs demandes d'accès à ces cartes au niveau des services de la direction de l'Action sociale de la wilaya, mais en vain. La réponse avancée, cette fois-ci, par les services de la commune, est l'indisponibilité des cartes. «Le quota couvrant le budget alloué à cette frange sociale a été totalement épuisé, et il est impossible d'intégrer d'autres bénéficiaires, sauf si la commune bénéficie d'un budget additif, ou bien il faudrait attendre que l'un des bénéficiaires inscrits actuellement soit exclu des listes pour cause de décès ou de changement de résidence, pour pouvoir le remplacer par un autre en liste d'attente» nous a-t-on expliqué. Certains non-voyants ont qualifié la nouvelle directive, portant assainissement des listes, de mesure arbitraire, surtout que cela touche, selon eux, des personnes souffrant d'un handicap presque total et qui, de surcroît, sont démunies et ont besoin de la prime des 3000 dinars, aussi dérisoire soit-elle». L'un d'entre eux, souffrant d'un handicap estimé à 80%, résidant à Gdyel, déclare :«J'ai été désagréablement surpris lorsque l'agent du bureau de l'Action sociale, au niveau de la commune, m'a annoncé que mon nom a été éliminé des listes des bénéficiaires en m'expliquant que mon taux d'handicap mentionné sur la carte est de 80%. Vu mon état, je ne peux accéder à aucun travail. Je percevais une somme de 1.000 dinars pendant six années avant que le montant de cette prime ne soit revu à la hausse pour passer à 3.000 dinars ce qui m'a réjoui à l'instar des autres non-voyants. Malheureusement, la joie n'a pu durer longtemps étant donné que je viens d'être carrément privé de cette prime.»