Pour le plus grand bonheur des populations, la ligne ferroviaire Oran-Béchar, qui s'étire sur 700 km, sera en exploitation dès aujourd'hui, avec deux trains de nuit qui mettent près de 12 heures pour rallier les deux villes. Les trains qui seront mis en service sur cette desserte au profit des voyageurs seront équipés de places assises et de couchettes et effectueront des haltes au niveau des stations de Oued Tlelat, Sidi Bel Abbes, Tabia et Redjem Demouche. Les stations de Mechria, Naâma, Aïn Sefra et Béni Ounif seront également desservies par cette liaison ferroviaire. Le directeur général de la SNTF, Mourad Benameur, invité de rédaction à la chaîne III, estime que «ce projet est un heureux événement pour la population concernée». Deux trains assureront la liaison entre ces deux wilayas. Un train de nuit qui part d'Oran à 18h 25 pour arriver à Béchar à 6h 20 ; au même moment, un deuxième train part de Béchar vers Oran aux mêmes horaires. Chaque train assurera le transport de 240 voyageurs. «L'objectif de la SNTF, par la réalisation de cette ligne, est le désenclavement d'un bon nombre de régions sud du pays», a expliqué M. Benameur. Les tarifs sont de 1.690 DA, pour les couchettes de première classe, et de 1.240 DA pour celles de deuxième classe. Interrogé sur la ligne reliant Tizi-Ouzou à la zone industrielle de Oued Aïssi, mise en service le 28 juin dernier, M. Benameur a indiqué que la SNTF, qui exploite un train navette faisant 7 allers-retours, espère faire le rabattement du routier vers le ferroviaire pour décongestionner la ville de Tizi-Ouzou et ses environs immédiats, vu que beaucoup de bus accèdent à la ville et la bloquent complètement. Actuellement, la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) assure, uniquement, le transport des marchandises de et vers la zone industrielle de Oued Aïssi. S'agissant du très faible engouement des voyageurs pour les trains assurant la liaison entre Alger et Tizi-Ouzou, préférant toujours l'utilisation des bus, le DG a expliqué que cela est dû à la nouveauté de cette ligne ferroviaire. «C'est difficile, comme dans tout démarrage, de concurrencer les bus. Certes, il y a une petite forme de résistance, mais je pense que les choses vont s'améliorer petit à petit», a-t-il estimé, tout en expliquant que cette réticence n'est pas due au prix, encore moins à la qualité de service. À la question de savoir si l'électrification du train de banlieue Alger-Thenia, dans la wilaya de Boumerdès, et Alger-El Afroun, s'étendra à d'autres lignes, M. Benameur soulignera que l'option qui a été prise par le président de la République depuis 2009 est d'aller vers l'électrification de tout le réseau national. «Depuis juin 2009, nous avons mis en service tout le périmètre électrifié de la banlieue d'Alger. Ainsi, nous avons fait un pas qualitatif important puisque nous avons mis en service de nouvelles automotrices avec tout le confort qu'il faut. En outre, nous avons fait un gain de temps de 20 minutes sur la ligne Alger-El Affroun et un autre gain de temps de 12 minutes sur la ligne Alger-Thenia», a fait savoir M. Benameur. Concernant la modernisation des services, M. Benameur a indiqué que la SNTF a acquis 64 automotrices pour une enveloppe de 45 milliards de dinars. Pour l'instant la société en a reçu 60. Ainsi, la SNTF a opté pour une première étape quant à l'exploitation mixte, c'est-à-dire l'utilisation d'automotrices électriques sur la banlieue d'Alger, en plus des anciens trains diesel. Cent (100) trains sont en service et desservent quotidiennement 23 gares et transportent 65.000 voyageurs par jour. Selon M. Benameur, la SNTF a perdu 30 millions de voyageurs depuis 1991. Dans son plan de développement, la Société œuvre également pour passer de 25 millions de voyageurs en 2008 à 84 millions en 2014. À une question de savoir si l'entreprise envisage d'augmenter les tarifications comme l'a fait l'ETUSA et l'ETO, il y a une semaine, M. Benameur a indiqué que pour l'instant cette question n'est pas à l'ordre du jour de la SNTF.