Les habitants du village d'El Kassiba, distant de 3km de la commune de Sidi Ben Yebka, relevant administrativement de la daïra d'Arzew, ont dénoncé les mauvaises conditions de vie qu'ils endurent, depuis de longues années, dans leur village qui reste dépourvu de toutes les commodités, et ce, loin de l'intérêt des responsables. Selon des citoyens de cette agglomération, plusieurs commissions d'enquête se sont présentées au village et ont répertorié ses habitants parmi la catégorie des indigents à prendre en charge, mais aucune suite n'a été donnée. Les habitants d'El Kassiba n'ont ainsi profité d'aucune amélioration en ce qui concerne les infrastructures les plus élémentaires. B.S, un père de famille, nous confiera: «Nous vivons une situation désespérante dans notre village où des maisons, faites en tôles, sont dépourvues de toutes les commodités élémentaires. Nous souffrons des coupures incessantes d'électricité qui durent jusqu'à 15 jours parfois, en plus de la grande pénurie en eau potable qui nous oblige à avoir recours à l'eau des colporteurs et des citernes qui est, dans la plupart des cas, saumâtre. Nous devons donc payer 500 Da pour obtenir finalement de l'eau salée et nous sommes obligés ainsi d'acheter de l'eau minérale pour les nourrissons.» Notre interlocuteur poursuivra en soulevant le problème de l'absence de transport en commun. Pour se déplacer, les habitants sont contraints d'emprunter des clandestins, et ces derniers n'hésitent pas à profiter de l'aubaine pour doubler leurs tarifs en demandant aux usagers jusqu'à 250 Da pour la course, sans tenir compte de la précarité des citoyens de ce village où de nombreux jeunes sont au chômage. La souffrance des gens d'El Kassiba ne s'arrête pas là puisqu'ils ont aussi affaire à l'absence de l'éclairage public qui favorise les agressions, la détérioration des routes et l'absence d'un centre culturel ou sportif ou d'un espace de divertissement pour les jeunes et les enfants, ceux-ci souffrant aussi de l'absence des bus de ramassage scolaire. Ce dernier problème a participé énormément à la déperdition scolaire, vu que le village est isolé. Un parent d'élève nous dira à ce sujet : «l'éloignement du village par rapport au collège a fait que plusieurs enfants ont interrompu leurs études juste après la 6ème année, notamment les filles, et ce, devant l'absence de moyens de transport.» Devant cette situation déplorable, les habitants du village lancent un appel aux autorités locales pour venir à leur aide et les faire sortir de cette grande souffrance qu'ils endurent depuis de nombreuses années.