En visite à Alger, le coordonnateur de la lutte anti-terroriste au département d'Etat américain, Daniel Benjamin, a déclaré que son pays, «les Etats-Unis écartent pour le moment toute éventualité de s'impliquer directement dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel». Cette déclaration intervient au moment où la France, a commis l'erreur d'intervenir militairement, et sans succès, au Mali ce qui a eu pour résultat la mise en application de la menace concernant l'exécution de l'otage français âgé de 78 ans, Michel Germaneau, par Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Le haut fonctionnaire américain s'exprimait lors d'une conférence de presse tenue à l'ambassade des Etats-Unis à Alger. Il a assuré que «les Etats-Unis n'ont aucune intention de déployer des troupes dans la région du Sahel, car nous estimons que les pays concernés ont suffisamment de capacités pour faire face au phénomène du terrorisme». M. Benjamin a, quand même, offert l'aide et l'assistance américaines aux pays de la région. Le fait que la France, par la voix de son Premier ministre François Fillon qui a promis de traquer AQMI, annonce vouloir mener sa guerre contre le terrorisme a-t-il un lien avec l'attitude américaine? S'agissant de l'Algérie, M. Benjamin a affirmé que les Etats-Unis la considèrent comme un pays «leader et un partenaire incontournable» en matière de lutte contre le terrorisme et sont «prêts à coopérer sur tous les plans». Il précisera ajoutera que «le gouvernement algérien est capable, à lui seul, de résoudre tous les problèmes du terrorisme et nous sommes prêts à lui fournir toute l'assistance qu'il demande». Le fonctionnaire se voudra modeste en déclarant que «les Etats-Unis sont en train d'apprendre et de s'imprégner de l'expérience algérienne en matière de lutte anti-terroriste». Par ailleurs, le raid militaire lancé contre un camp d'AQMI au Mali a mis dans l'embarras le président français qui pensait tirait de cette opération militaire de gros dividendes politiques, à moins de 2 ans des élections présidentielles françaises de 2012. L'opération s'est soldée par un échec cuisant. Alger, qui avait déploré l'intervention directe de la France dans la région, a jugé que l'implication française pourrait avoir renforcer l'activité terroriste dans la région sahélo-saharienne. L'Algérie estime que le problème d'AQMI doit être réglé par les pays d'Afrique concernés. Par ailleurs, et à partir de Kampala où il assiste aux côté du Président Bouteflika à la 15ème session ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a exprimé hier les regrets de l'Algérie après l'assassinat par AQMI de Michel Germaneau. «La position algérienne est très claire, nous sommes contre le terrorisme en général et les prises d'otage en particulier», a déclaré M. Medelci qui n'a pas condamné clairement l'opération militaire franco-mauritanienne de jeudi dernier au nord Mali. «Nous regrettons, comme tous les autres pays, ce qui s'est passé au Mali ces derniers jours et notre position est claire à ce sujet», a-t-il dit soulignant que «l'Algérie, à l'instar des pays de l'UA, reste déterminée à lutter contre cette pratique et qu'elle est partie prenante à la criminalisation de l'acte du paiement des rançons».