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« Nous n'avons pas de troupes et nous ne menons pas d'opération dans la région » Daniel Benjamin, coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d'état
Le coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d'Etat américain, Daniel Benjamin, a entamé hier une visite de trois jours en Algérie à l'invitation des autorités algériennes. M. Benjamin s'est entretenu, à son arrivée à Alger, avec le conseiller du président de la République, Kamel Rezzag Bara, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Boudjemaâ Delmi, ainsi qu'avec d'autres cadres du même département. L'objet des discussions a porté sur le renforcement de la coopération algéro-américaine en matière de sécurité. Lors d'un point de presse, de près de trois quarts d'heure, animé en fin de matinée au siège de l'ambassade des Etats-Unis, Daniel Benjamin qui effectue sa première visite en Algérie a qualifié d'« excellents » les entretiens qu'il a eus avec ses interlocuteurs et a indiqué que ces discussions « visent à développer le très bon partenariat qui existe déjà entre les deux pays en matière de lutte antiterroriste ». Et d'ajouter que « ce dossier a toujours été au cœur de l'amélioration des relations bilatérales entre nos deux pays ». Le coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d'Etat américain a expliqué que « les Etats-Unis considèrent l'Algérie comme un pays leader en matière de lutte antiterroriste qui a toujours affiché sa volonté politique et son extraordinaire capacité en matière de lutte antiterroriste ». Evoquant les sacrifices et les efforts consentis par l'Algérie pour éradiquer le phénomène du terrorisme tout autant d'ailleurs que l'expérience acquise par les services de sécurité algériens sur le terrain de la lutte antiterroriste, M. Benjamin a fait savoir clairement que les responsables américains en charge du dossier de la lutte contre le terrorisme veulent « plus de coopération bien sûr ! » « Nous voulons autant apprendre de vous que vous de nous sur le phénomène du terrorisme au Maghreb et ailleurs », a-t-il souligné. Le diplomate américain a, néanmoins, exclu l'éventualité de voir les Etats-Unis s'engager dans des opérations antiterroristes dans la région et a nié l'existence de troupes américaines opérationnelles sur le terrain. Daniel Benjamin a souligné que l'intervention des autorités américaines se limite à la formation et au renforcement des capacités militaires des pays de la région. « Les Etats-Unis ont toujours été engagés dans la région. Nous fournissons appui et assistance à un certain nombre de pays de la région. Ce que nous voulons, c'est le renforcement des capacités de ces pays pour pouvoir faire face à la menace terroriste. Nous n'avons pas de troupes et nous ne menons pas d'opérations. Nous sommes ici en tant que partenaires des pays désireux de renforcer leurs capacités régionales (…) Nous préférons laisser les leaders de ces pays mener les opérations, car ce sont eux qui connaissent la dynamique, la culture et le terrain. Ce sont eux les tuteurs en la matière. Nous ne sommes là que pour leur fournir appui et assistance », a expliqué M. Benjamin. Dans ce contexte, il a exhorté les gouvernements à ne pas céder au chantage des terroristes et, surtout, à ne pas leur verser de rançons, car, a-t-il prévenu, celles-ci servent à financer le terrorisme. A l'occasion, il n'a pas hésité à qualifier l'assassinat de l'otage français Michel Germaneau au Sahel, revendiqué par Al Qaîda au Maghreb islamique d'« acte barbare (…) qui rappelle pourquoi nous travaillons ensemble et que l'activité terroriste au Sahel est inadmissible et présente une menace pour la sécurité régionale ». En revanche, M. Benjamin s'est refusé à commenter l'opération antiterroriste menée jeudi dernier par les forces mauritaniennes conjointement avec des troupes de l'armée française. Toutefois, il a fait savoir que contrairement à ce que certaines sources soutiennent, le nombre des terroristes au Sahel ne se compte pas en milliers mais en centaines. Questionné par un journaliste sur le rapport lutte antiterrorisme-droits de l'homme, M. Benjamin a fait savoir que cet aspect a été abordé avec M. Rezzag Bara. Dans ce conteste, il a indiqué que « les deux pays se sont engagés à réserver un traitement aux terroristes conforme aux règles de l'Etat de droit qui évoquent un procès équitable (…) qui viserait par la suite à réduire leur statut à celui de criminels, ce qu'ils sont ». A signaler que Daniel Benjamin rencontrera, au second jour de sa visite, le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, le commandant de la Gendarmerie nationale, le général-major Ahmed Bousteila et le directeur général par intérim du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT).