Des groupes de commandos et des espions en opération depuis l'année dernière. Dans son édition de lundi dernier, le prestigieux quotidien américain, New York Times, a fait certaines révélations sur la manière avec laquelle les Américains mènent la lutte antiterroriste au Sahel. Le journal a rapporté que les Américains ont opté pour une nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme. Il s'agit du mode furtif qui consiste en des opérations au «scalpel» abandonnant le mode de guerre traditionnel trop coûteux pour l'administration Obama. C'est la CIA qui se charge de cette mission. «Depuis le début de l'année, la CIA multiplie les missions secrètes pour combattre les forces d'Al Qaîda et ses alliés», note le quotidien reprenant un entretien avec le chef de la lutte antiterroriste aux Etats-Unis, John Barnier. Mais la révélation qui a surpris les observateurs est contenue dans le passage qui suit: «Les Etats-Unis frappent où ils soupçonnent pouvoir trouver des factions d'Al Qaîda: au Pakistan, en Somalie, au Kenya et même en Algérie, avec l'aide des services français.» Cette dernière précison «l'aide des services français», laisse perplexe. En effet, comment faire l'impasse sur la collaboration avec les services de renseignement algériens plus aguerris et expérimentés? De ce point de vue, ces propos méritent d'être clarifiés par le département d'Etat. Car une collaboration avec du matériel sophistiqué, des moyens technologiques et avec du renseignement, ne sera que la bienvenue. Depuis dix ans, l'Algérie appelait à cette collaboration dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. L'autre révélation du New York Times, est la présence sur le terrain des commandos américains. Or, les responsables américains en visite à Alger soutiennent le contraire. Le 26 juillet dernier, le coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d'Etat américain, Daniel Benjamin, avait nié toute implication des troupes de son pays dans le raid mené par les commandos français, contre une base d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali pour libérer l'otage français Michel Germaneau, dont l'exécution a été confirmée par les autorités françaises. «Les Etats-Unis se sont toujours engagés dans la région du Sahel en termes d'assistance avec d'autres pays mais nous n'avons pas de troupes», a souligné Daniel Benjamin qui a récemment animé une conférence de presse au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Alger. «Nous prêtons assistance à ces pays car nous pensons que ce sont eux qui connaissent le terrain, les moeurs et la culture de la région», a insisté le responsable américain. Sur un autre plan, les Américains ne tarissent pas d'éloges sur l'Algérie. Selon le dernier rapport du département d'Etat, l'Algérie n'est plus inquiétée dans la mesure où cette organisation transnationale n'a plus de soutien populaire. «Les succès de la lutte antiterroriste des services de sécurité algériens, combinés avec le refus du terrorisme exprimé par les populations semblent avoir réduit l'efficacité d'Al Qaîda au Maghreb Islamique (Aqmi) durant ces deux dernières années», lit-on dans ce rapport publié avant-hier sur le site du département d'Etat. Avec les mêmes éloges la sous-secrétaire d'Etat adjoint américaine pour le Golfe et le Maghreb, Mme Janet Sanderson, a salué le combat des forces de sécurité algériennes contre le terrorisme en Afrique du Nord et dans la région du Sahel. «L'Algérie fait du bon travail en matière de lutte antiterroriste et ses efforts lui ont permis de contrecarrer le problème du terrorisme», a souligné Mme Sanderson, en juillet dernier, dans un entretien au journal Al-Hayet, au Caire.