L'ambassadeur d'Algérie à Bamako a regagné son poste dans la capitale malienne, quatre mois après son rappel par Alger, en signe de protestation consécutivement à la libération par le Mali de quatre membres d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), suite à des pressions de la part de Paris, contre la libération de l'otage français Pierre Camatte. Une source du ministère des Affaires Etrangères a révélé que l'Ambassadeur de l'Algérie à Bamako, M. Ayadi Noureddine, a regagné son poste à Bamako, à la fin du mois de juin dernier. Les Affaires étrangères algériennes ont estimé que le problème pour lequel M. Ayadi Noureddine a été convoqué par Alger, le 23 février dernier, est résolu. Notre source n'a toutefois pas indiqué si les autorités maliennes ont présenté à leurs homologues algériennes des explications concernant la décision qui a conduit à la complication des relations entre les deux pays, à savoir la libération de quatre terroristes, dont deux algériens faisant objet d'une demande d'extradition par la justice algérienne, en plus d'un Burkinabais et un Mauritanien, arrêtés en Avril 2009 au Nord du Mali, au lieu de les remettre aux autorités algériennes, et ce, suite aux pressions exercées par la France sur Bamako, pour la libération du ressortissant français Pierre Camatte. La décision des autorités algériennes intervient après que le Mali ait annoncé sa volonté de coopérer sur le terrain avec l'Algérie sur le plan militaire et sécuritaire. Pour rappel, le gouvernement algérien avait qualifié la décision du Mali de libérer "des terroristes recherchés par des pays voisins de dangereux développement pour la sécurité et la stabilité dans la région sahélo saharienne et sert, objectivement, les intérêts du groupe terroriste agissant dans la région sous la bannière d'Al-Qaida". Le retour de l'ambassadeur est considéré comme un signe de décrispation par les observateurs au moment où la coordination régionale entre pays du Sahel paraît de plus en plus indispensable contre la branche maghrébine d'Al Qaîda, qui a revendiqué dimanche la mort d'un autre otage français, Michel Germaneau.