Le roi du Maroc a déclaré que son pays «accorde la priorité, dans ses relations extérieures, à son voisinage et à son environnement proche et diversifié». Mohamed VI a, par ailleurs, déclaré lors de son discours à l'occasion du 11ème anniversaire de son accession au trône, qu'il poursuivrait les «efforts de concertation et de coordination avec les Etats maghrébins frères», appelant l'Algérie à cesser de contrarier «la logique de l'histoire, de la géographie, de la légitimité et de la légalité» au sujet du Sahara Occidental. Le roi espère voir l'Algérie «renoncer à ses manœuvres désespérées visant à vainement torpiller la dynamique enclenchée par notre initiative d'autonomie pour nos provinces du sud», faisant référence au projet d'autonomie proposé par Rabat au Sahara occidental. «Constamment animé par la volonté de donner une expression tangible à son appartenance africaine, le Maroc continuera de mettre en oeuvre une politique africaine cohérente, au service du développement humain et de la consolidation de la sécurité régionale, inscrivant son action, notamment, dans le cadre de la coopération engagée avec les pays du Sahel et du Sahara, et les Etats d'Afrique atlantique, en vue de faire face aux multiples menaces qui pèsent sur la région» a-t-il, en outre, déclaré sur la question du terrorisme au Sahel. Il est à noter, enfin, que Rabat a demandé à prendre part à la coordination sécuritaire entre les pays du Sahel, depuis le mois de mars dernier, que supervise l'Algérie. Cette dernière a, toutefois, refusé la demande marocaine qui n'appartient selon elle pas à la région du Sahel sur le plan géographique. Les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, se sont engagées dans un processus de négociations sans condition sous l'égide de l'ONU depuis 2007, processus devant aboutir au règlement du conflit sahraoui. Evoquant les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, Mohamed VI s'est montré très menaçant à l'égard de l'Algérie. «Nous déploierons des efforts accrus pour la levée du blocus imposé à nos citoyens dans les camps de Tindouf, pour leur permettre d'exercer leur droit légitime au retour à la mère patrie pour y retrouver leurs familles et leurs proches, conformément aux conventions internationales pertinentes», a-t-il averti. Ce discours royal n'est pas pour apaiser des relations tendues entre Alger et Rabat. Bien au contraire, il est de nature à envenimer des rapports déjà marqués par des années d'hostilités et du coup retarder la construction d'un Maghreb arabe. Depuis la fermeture des frontières, en 1994, les relations entre les deux pays voisins n'ont pratiquement jamais connu de période d'entente.