La 3e édition du Festival de la musique et de la chanson oranaise se poursuit avec le même enthousiasme du public qui, pour la seconde soirée, vendredi, a encore investi en grand nombre les travées du Théâtre de verdure dès l'ouverture. Après une introduction de poésie melhoun par Mohamed El Andaloussi qui, naturellement, dédiera au public deux qaçidates dédiées à la ville « El Bahia oua chouyoukh-ha » et « Wahran moumti lik nehki serri » et un hommage à Ahmed Wahby « Wahbi tebqa tarikh emsater », la soirée, malheureusement desservie par un animateur confus et manifestement dépourvu d'expérience, aura été, contrairement à la cérémonie inaugurale, exclusivement consacrée à la chanson, avec notamment l'entrée en lice de deux candidats au concours de jeune talent inscrit au programme du Festival, Guelicha Slimane et un élément de la formation Raouabi qui interprèteront chacun une chanson inédite en réussissant à capter l'attention du public à la faveur de leurs remarquables aptitudes vocales. Le plateau d'artistes professionnels sera constitué de sept chanteurs. Le gala sera entamé par le tour de chant de Samia Bennabi qui gratifiera l'assistance de ses incontournables « Wahran ‘az chababi » et « Ouikoum ya ouled bladi ». Pour sa part, Maati Hadj fera une entorse à la tradition en décidant de ne pas puiser pas dans son registre habituel, le répertoire de son père spirituel Ahmed Wahby, qui l'a fait connaître, pour interpréter du « jdid » : deux chansons nouvelles « Ya ould bouya, liyam eddour » de Saïm El Hadj et « El Kandil », un hommage de Blaoui Houari dédié à Ahmed Wahby. Il sera précédé sur scène par Abdelouhab El Bechari, qui participe au Festival en qualité d'invité et dont les deux chansons « Mallou hbibi ma jani » et « Hada ‘ar alik a moula wahran » sur un rythme saharien, égayeront la soirée en apportant une touche « exotique ». Le gala se poursuivra avec une remarquable prestation de Abdelkader Cherigui, à la guitare et l'harmonica, qui est parvenu à conquérir le public avec une version très occidentalisée de « Wahran ‘az chababi » et « Ma netghayer man bedel sassi ». Messabih Hadj lui emboîtera le pas avec « Ensa'ef el mektoub » et la belle chanson de Ahmed Wahby «Ya galbi hetta ouine ouenta nayem ». Il y eut un moment de fébrilité dans l'arène du théâtre de verdure lorsque Redouane el Wahrani entama de sa voix tonitruante la célèbre chanson de Blaoui Houari « El Marsem » et « Men zinek ya ‘adra » qui firent remuer le public et le convièrent au défoulement. Pour clôturer le gala de la soirée, Cheb Redouane, la vedette du raï, interprétera trois chansons : une reprise de « A'yit ya galbi » de Ahmed Wahby, « Rani Mhayer » une chanson du patrimoine et son tube « Jamais enouelli lha » qui scellera l'intrusion subreptice du raï déjà constatée lors du tour de chant de Cheb Kadirou, lors de la première soirée. Il est à noter que jusqu'à présent et les engagements pris la commission d'organisation du Festival, sur proposition du directeur régional de l'ONDA, quant à l'obligation aux interprètes de citer systématiquement les noms des paroliers et des compositeurs des chansons présentées lors du tour de chant, afin de consacrer les droits moraux des auteurs, ne semblent pas avoir été respectés à la lettre.