«L'habit ne fait pas le moine», dit un certain dicton bien connu. Ceci semble parfaitement seoir à l'imposante et toute nouvelle construction qui abrite la policlinique de Medrissa, une infrastructure réalisée à coups de milliards de centimes. En effet, les quelque 20.000 âmes qui subissaient les affres des prestations médicales médiocres du temps où les services locaux de la santé logeaient dans des conditions précaires, à l'intérieur d'une Maison de jeunes plusieurs fois chèrement réaménagée, ne crurent pas leurs yeux quand, il y a à peine deux mois, les autorités de wilaya inaugurèrent le siège flambant neuf de la policlinique. Un chef-d'œuvre architectural brillant dès le hall d'entrée, de par le beau tableau de présentation des services sensés accueillir le citoyen en quête de soins et autres prestations dans ce volet. Seulement, la réalité est toute autre, selon les propos recueillis auprès de citoyens rencontrés par La Voix de l'Oranie, et notamment auprès de femmes venues accoucher et autres patients orientés vers les urgences, deux services vitaux dans cet établissement désigné (curieusement) par l'enseigne frappée au nom de l'EHSP de Aïn Kermès! A cet effet, les patients mécontents rapportent que seule la construction a changé puisque le même personnel, insuffisant en nombre et souvent dépassé, a été reconduit pour proposer les mêmes prestations souvent décriées. Mais le comble dans tout cela, c'est l'insalubrité qui est en train de gagner du terrain dans cet établissement composé d'un rez-de-chaussée et d'un premier étage fonctionnant avec seulement 02 femmes de ménage. Les services de maternité (salle d'accouchement) et ceux des urgences sont totalement dépourvus, non pas d'eau, mais même la plomberie n'a pas été installée. Imaginez une pauvre sage-femme aux prises avec une patiente et qui est obligée de se déplacer 50 mètres plus loin pour nettoyer ses mains ensanglantées. Idem pour le service des urgences où le traitement des plaies est fréquent. D'autre part, des femmes venues accoucher affirment avoir été menacées d'orientation vers un autre établissement dans le cas où elles ne seraient pas accompagnées de leurs propres jerricanes d'eau. Autant dire qu'à un tel rythme de santé rétrograde et avec la qualité des prestations actuelles, la nouvelle policlinique aurait bien besoin de l'intervention de toutes les autorités compétentes concernées, car une infrastructure d'une telle envergure mériterait plus de considération de la part de tous.