La direction de l'Office Riadh El Feth (OREF) est sous le coup d'une enquête relatives à de présumées malversations. Les enquêteurs de la police ont commencé à interroger les responsables de l'établissement, faisant suite à des investigations diligentées en août 2010 par le ministère de la Culture, sur la base de lettres de dénonciation anonymes. Plusieurs responsables de l'OREF ont été interpellés par la police dont le DAG ainsi que trois autres responsables de l'office pour être interrogés. En attendant, le directeur général de l'OREF, le DAG, la DEP, la juriste de l'Office, et le directeur de la sécurité pourraient être traduits devant le procureur de la République dans les jours à venir. Interrogé par la presse sur cette affaire, Khalida Toumi, ministre de la Culture, a confirmé les informations en précisant toutefois qu'il s'agissait d'une mission de routine. «Les agents inspecteurs n'ont jusqu'à présent aucune preuve, explique une source proche de cet établissement. Ce sont juste des doutes. Ils ont appelé les agents un à un, montant les un contres les autres». Depuis sa mise en place, la commission d'enquête a découvert de nombreuses anomalies dans les comptes et dans la manière avec laquelle la direction gère ses relations de travail avec les prestataires de service. Beaucoup de reproches ont été fait par des employés de l'Office, d'une part, et par certains concessionnaires d'autre part, à l'encontre du DG et de son entourage. La direction a été mise en cause dans l'affaire de toilettes publiques. Il est reproché au nouveau locataire la vente présumée de deux toilettes. Un, à un restaurant (600.000 DA) et l'autre à un établissement d'assurances (400.000 DA), sans contrat ni acte de vente. Autre fait reproché: Les activités ou animations pour enfants ont été déléguées à une boîte de communication versée dans l'événementiel. «C'est cette boîte de communication qui percevait l'argent et s'occupait des transactions», affirme une source proche du dossier. Pis, lors du Festival culturel international de la musique Diwan (du 15 au 20 juillet 2010), la responsable de cette même boîte y a même occupé un poste. Les inspecteurs ont relevé, par ailleurs, les nominations de personnes non qualifiées au détriment des compétences internes. Deux cas interpellent les enquêteurs. Le chargé du protocole et le directeur d'animation. Le premier, simple peintre en bâtiment, a gravi les échelons pour devenir le bras droit du DG. «Il est ses yeux et ses oreilles. Il lui rapporte tout ce qui se passe. Il marchait dans les combines du DG», soutient une source au sein de l'établissement. Le second, directeur de l'animation, s'est retrouvé parachuté à ce poste alors qu'il ne possèderait pas les qualifications requises. D'autre part, les concessionnaires de l'OREF se plaignent de la politique des deux poids deux mesures concernant le loyer pratiqué au sein de cet établissement. Les enquêteurs ont découvert, également, que lors de certains évènements organisés à la salle Ibn Zeydoun ou au théâtre de verdure du Bois des arcades, que des billets d'entrée étaient vendus au marché noir par des agents indélicats. A titre d'exemple, lors du Festival culturel international de la musique Diwan, des billets ont été cédés à raison de 1.000 DA. Même des badges d'accès ont été vendus sous la table à des prix exorbitants. Enfin, l'OREF qui avait acquis un matériel de sonorisation très sophistiqué pour un montant de 90 milliards de centimes, à l'occasion du Panaf 2009, l'aurait laissé en rade.