Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaitre (de se re-connaitre) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. Si Séville fut de fait la capitale des Almohades, c'est en 1163 que sa condition de capitale deviendra officielle, lorsque Abu Yaqub accèda au trône. En 1171, Yusef revint s'établir à Séville avec sa suite. Tout en entreprenant des campagnes contre les chrétiens, il favorisa la réalisation de grandes oeuvres dans la ville. La Cour de la dynastie résida à Séville pendant un lustre, jusqu'en 1176. Des ambassades de Kairouan, Tunis et autres pays vinrent y rencontrer le calife. Yusef, après être retourné au Maghreb, revint à Séville en juin 1184. Il décéda deux mois plus tard lors d'une expédition contre Santarem. Quelques jours plus tard son fils et héritier, fut proclamé calife dans le palais sévillan. Pendant les années 1190-1191 et 1195-1198, le grand calife Yaqub al Mansur revint résider dans la ville où il compléta les oeuvres de son prédécesseur. Sous les règnes suivants, Séville maintint sa suprématie. Ce sera de Séville que partira le calife al Nasir qui connaîtra une cuisante défaite à la fameuse bataille de las Navas de Tolosa en 1212. Enfin, en 1224, Séville abrita de nouveau un calife tandis que les luttes intestines de la dynastie témoignaient de l'écroulement définitif de l'empire. Ferdinand III de Castille conquiert la ville en 1248 ; il y laissera sa sainte dépouille et son épée. Alphonse X écrit dans l'Alcazar de Séville certains de ses cantiques et Pierre Iº transforme l'Alcazar selon le goût arabe. Séville devient un avant-poste du royaume castillan pour la reconquête. Mais entre combats et échauffourées pactes et trêves, elle est aussi la tête de pont d'une route d'échanges commerciaux avec les musulmans du royaume de Grenade de plus en plus amoindri et isolé. Avec les Rois Catholiques et la découverte de l'Amérique, Séville vit une autre grande époque d'apogée et de splendeur, devenue alors le port et la porte des Indes, la « nouvelle Babel » où le plus noble côtoyait le plus truand : l'or d'Amérique, les grandes expéditions (Colomb, Magellan, Elcano...), les idéaux religieux, les princes des arts et des lettres (Tirso de Molina, Cervantès, Lope de Vega, Zurbarán, Velázquez, Murillo, Montañès...) et les voyous, les don Juans, les chercheurs de fortune et les aventuriers.