Le financement du terrorisme provient à 95% du paiement des rançons a déclaré, hier, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires africaines, à la radio chaîne III. L'Algérie n'a pas cessé d'appeler à la criminalisation du payement de rançons en échange de la libération des otages kidnappés par des groupes armés terroristes. Selon Messahel, «c'est pour cela que l'Algérie a pris l'initiative au niveau africain et au niveau du Conseil de sécurité de l'ONU». Le ministre chargé du dossier a ajouté «Nous sommes parvenus à introduire deux paragraphes dans la résolution 19/04 relative à la lutte contre Al Qaïda et qui criminalise le payement des rançons». Il a indiqué, par ailleurs, que l'Algérie souhaite que les décisions relatives à cette question soient effectives. «J'ai dit à mes collègues européens qu'il n'était pas suffisant de dire que leurs pays ne payent pas de rançons. Il faut que l'Union européenne, à l'image de l'Union africaine, prenne des dispositions pour pénaliser le payement de ces rançons», a-t-il soutenu. Selon lui, la menace d'Al Qaïda au Sahel est réelle et certaine. «Il y aussi des connexions entre le crime organisé et les groupes terroristes. Le terrorisme est une menace pour la survie de certains Etats et pour le développement. Cela ne veut pas dire que les pays de la région n'ont pas les moyens de faire face à ce phénomène. Ces pays ont pris conscience que la question de la sécurité relève de leurs compétences», a souligné M. Messahel. L'échange d'informations et de renseignements entre les pays de la région est de plus en plus important, selon le ministre qui dira que «le retour de la paix et la stabilité dans la région se fera grâce à des capacités que les africains eux même peuvent développer. La lutte contre le terrorisme est une affaire de tous. Chacun a un rôle à jouer. La communauté internationale peut jouer un rôle de soutien logistique et de formation». Les groupes terroristes ont ouvert une brèche dangereuse dans le front de la lutte contre le terrorisme. Le procédé se décline en trois phases: la prise d'otage, la demande de rançon et d'élargissement des terroristes en contrepartie de la libération des otages. Le phénomène a pris une ampleur telle qu'il compromet la stabilité de ces régions. Les spécialistes ont mis l'accent sur la nécessité d'adopter de nouvelles mesures contre les organisations terroristes, à leur tête AQMI, pour les mettre hors d'état de nuire surtout que celle-ci fait montre d'une capacité à s'adapter aux nouvelles donnes sécuritaires et politiques internationales. Les prises d'otages permettent aux terroristes d'exercer des pressions sur les Etats en vue de la libération de leurs éléments et de renflouer leurs caisses.