Le prix de la viande blanche et des œufs ne vont pas baisser de sitôt. La flambée des coûts des intrants y est pour beaucoup de cette situation qui se répercute négativement sur La filière avicole. Cette dernière vit, en effet, les pires moments de son histoire. Depuis 2005, elle fait face à une crise qui n'est pas près de connaître son épilogue. Et la conséquence que les éleveurs ont ressentie se répercute négativement sur les consommateurs, dont le pouvoir d'achat est sérieusement malmené depuis quelques années. Le poulet et les œufs ne sont plus à sa portée. Considérée comme l'unique viande à la portée du pauvre, le poulet et les œufs risquent ainsi d'être confrontés à une flambée sans précédent des prix. L'avertissement est venu du président de l'Association nationale de la filière avicole, Mokrane Mezouane. Les producteurs craignent le pire pour cette filière suffisamment éprouvée par plusieurs crises ces dernières années. «Le prix d'un quintal de maïs a connu durant cette semaine une hausse de 400 DA sans aucun motif valable», a affirmé M. Mezouane dans une déclaration rapporté par le quotidien électronique TSA dans sa dernière livraison. Les importateurs qui dominent le marché à hauteur de 95% imposent leur loi, accuse-t-il. Les éleveurs sont, en effet, confrontés ces dernières semaines à une augmentation «frénétique et injustifiée» des prix des aliments (maïs et soja). «L'explication mise en avant par les opérateurs en question c'est que le prix du maïs est en hausse sur le marché international. Mais ce que nos importateurs oublient de préciser, c'est que cette augmentation sur la Bourse des céréales concerne les ventes des mois prochains. Or, cette augmentation est appliquée par ces opérateurs sur le maïs importé il y a plusieurs mois à bas prix», a-t-il ajouté. L'aliment fait à base de maïs et de soja est le principal élément de la production avicole. Partant, le président de l'ANFA ne cache pas son inquiétude quant à l'avenir de la filière. Pour lui, beaucoup d'éleveurs, souffrant déjà des prix actuels, risquent fort de ne pas pouvoir survivre pas à cette flambée. Sachant que l'aliment représente 70% du coût de revient d'un poulet, l'éleveur calcule le prix de vente du produit final en y ajoutant d'autres frais liés au transport, soins etc . L'augmentation des prix de l'aliment donnera forcément une hausse des prix de leurs produits qui sont déjà élevés. Conséquemment, il y aura moins de consommation. La filière sera de moins en mois rentable et la faillite guettera de nombreux éleveurs. Le risque est donc gros et c'est pour cette raison que M. Mezouane appelle le gouvernement à intervenir « rapidement » pour mettre un terme à cette situation, insistant sur la nécessité impérieuse de la sauvegarde d'une filière qui a tant donné à l'économie agricole et au consommateur algérien, souvent dans la douleur et l'adversité. Rien, ne devra se faire au détriment de cet objectif », écrit-il dans une lettre adressée aux autorités en charge du secteur. L'avenir de quelques 100.000 fermes d'élevage, créatrices de centaines de milliers d'emplois, est compromis.