Le prix du poulet avoisinera, dans les prochains jours, le seuil des 250 dinars le kilo, alors qu'il est actuellement à 130 dinars. Cher poulet! Après la semoule, l'huile, les fruits et légumes, c'est le poulet qui verra son prix flamber dans les prochains jours. Ainsi, le poulet déploie ses ailes pour...s'envoler. Il coûtera plus cher puisque son prix va, au minimum, doubler. Ainsi, selon les prévisions des spécialistes, le prix du kilo de poulet passera de 130 à 250 dinars. Cette nouvelle ne sera pas du goût des ménages dont le portefeuille est déjà suffisamment malmené. A ce stade, certains consommateurs vont certainement revoir leur budget en cas d'achat de viande blanche. Déjà, l'affirmation selon laquelle les Algériens ne consomment pas de la viande constitue en soi un pléonasme; or, l'érosion du pouvoir d'achat se fait sentir de jour en jour. Selon des statistiques, un Algérien ne consomme que 10 kilos de viande de poulet par an. Cette moyenne est loin, même très loin, d'égaler la norme mondiale qui est, elle, de 30kg par habitant et par an. A ce propos, d'aucuns s'interrogent sur le pourquoi des fluctuations des prix du poulet d'un mois à l'autre. D'autres se demandent également si c'est vraiment la production avicole qui fait défaut? En plus, quand des aviculteurs se plaignent aussi de cette situation, c'est toute la filière avicole qui subit les affres du marché international. En effet, cette tendance à la hausse des prix du poulet s'explique de toute évidence par le manque en approvisionnement en aliments. Aussi, cette flambée s'explique par la cherté des intrants au niveau international. L'Algérie qui importe presque 100% des intrants servant à la fabrication de l'aliment du poulet et celui du bétail, subit de plein fouet les retombées des nouvelles réorientations agricoles. Depuis quelques années, les principaux producteurs mondiaux de soja et de maïs réservent le gros de leurs récoltes à d'autres besoins industriels, à savoir la fabrication des biocarburants. Et la reconversion n'a pas été sans conséquences sur les éleveurs nationaux et la production des aliments. Il y a lieu de préciser que les aviculteurs s'enlisent dans les difficultés induites par l'absence des subventions de l'Etat. Revendiquant cette subvention, les éleveurs soutiennent qu'ils ne peuvent pas, à eux seuls, «honorer les factures exorbitantes de location, d'électricité et surtout des traitements vétérinaires pour leurs élevages». En outre, au vu de la menace de grippe aviaire, beaucoup d'éleveurs ont dû changer d'activité. L'Office national des aliments de bétail (Onab), qui ne joue plus depuis longtemps son rôle de régulateur de ce marché, se disculpe de ce fait de cette situation. Intervenant hier sur les ondes de la Radio nationale Chaîne II, le président de l'Association des aviculteurs tire la sonnette d'alarme: «Nous plaidons pour la suppression des taxes et des impôts imposés sur les aliments du bétail.» Faute de quoi, explique-t-il, la production de l'aliment connaîtra une réduction «considérable». Cependant, les économistes estiment que la subvention n'est pas la meilleure solution. Pour sauver la filière avicole réellement menacée, les mêmes économistes plaident en faveur de la suppression des taxes et des impôts. Ainsi, si les pouvoirs publics n'interviennent pas pour réguler ce marché, il est clair qu'en plus de la filière avicole, ce sont d'autres filières qui subiront de plein fouet cette crise. Il s'agit, notamment, des élevages ovins et bovins. Par effet «d'avalanche» c'est aussi, le prix de la viande rouge qui subira une hausse.