Le groupe public des aliments de bétail et d'aviculture (Onab) vient de décider de baisser de 10 % les prix des aliments destinés à l'élevage ovin, bovin ainsi que ceux utilisés dans l'aviculture, selon des responsables de l'entreprise cités par l'APS. Cette baisse concerne une quarantaine de produits et a pris effet au début du mois de novembre en cours. Selon Hocine Ayadi, membre du directoire de l'Onab, le nouveau barème des prix intervient dans le sillage de la baisse des cours du soja et du maïs qui constituent la base essentielle de la fabrication de ces aliments. Entre les mois de juillet et d'octobre passés, les cours du soja et du maïs ont connu un net repli sur les marchés internationaux en passant de 250 à 166 dollars la tonne de maïs tandis que la tonne de soja est cédée à environ 342 dollars actuellement après avoir culminé à 395 dollars, explique ce responsable, Entre janvier et décembre 2007, les prix du maïs avaient donc subi une hausse de plus de 72% sur les marchés internationaux et cette tendance à la hausse s'est répercutée sur les prix des viandes blanches sur les étals. Une augmentation considérable qui n'a pas été supportée par les éleveurs nationaux pour qui l'alimentation représente 75% du coût d'exploitation. La flambée des prix des viandes blanches sur le marché local est la conséquence directe de la crise qui avait frappé, au début de l'année, les marchés internationaux des aliments de volailles. Pour revenir à l'Onab, sa réaction est venue, disons, un peu en retard puisque la filière avicole vit déjà dans l'incertitude depuis presque une année. En effet, la filière des viandes blanches en Algérie qui mettait habituellement sur le marché local 24.000 tonnes de viandes blanches, soit 16 millions de poulets, n'arrive plus à satisfaire les besoins du marché à cause de la chute sévère de l'offre actuellement estimée à près de 20.000 tonnes. Certes, aujourd'hui les prix des aliments de volailles ont sensiblement baissé sur le marché international après le pic de mars dernier, et l'annonce de l'Onab de baisser de 10% les prix de ces mêmes aliments sur le marché national sont autant de nouvelles qui présagent une sortie de crise pour la filière avicole mais pas pour le court terme puisque les importateurs continuent à vendre leurs stocks aux prix anciens. Il faudra noter également que la décision prise par la loi de Finances complémentaire 2008 pour la suppression de la TVA sur les aliments de volaille n'est toujours pas appliquée par les importateurs, soutiennent certains aviculteurs tout en affirmant que cette situation a contraint 70% des éleveurs à verser dans le marché informel pour échapper à la TVA. De son côté, Hocine Ayadi, membre du directoire de l'Onab suggère dans le même contexte que pour assurer la stabilité des prix des viandes blanches , un allègement fiscal de la TVA et d'autres taxes serait souhaitable sur les produits finis tels le poulet et les œufs destinés à la consommation.