Un retraité de 68 ans se réclamant d'un groupe d'extrême droite a été arrêté mercredi à Saint-Raphaël, dans le Sud-est de la France, après avoir menacé de commettre des attentats contre les cinémas projetant le film "Hors la loi", de Rachid Bouchareb, qui avait été présenté en mai dernier au Festival de Cannes.La cabine téléphonique utilisée pour l'appel anonyme de l'individu, rapporte VLA, a été identifiée par la Police de l'Hexagone grâce au concours des services techniques. Arrêté et mis en garde à vue qui a duré trois jours, l'apprenti terroriste a expliqué avoir agi parce qu'il aurait voulu que ce film soit interdit. Le retraité, qui s'était présenté au nom du groupe Charles Martel, est poursuivi pour "fausse alerte". La Police explique qu'il s'agit de la "divulgation d'une fausse information dans le but de faire croire à la commission d'une destruction dangereuse". Il encourt deux ans de prison et 30.000 euros d'amende. Le groupe Charles Martel s'est rendu célèbre en commentant une vingtaine d'attentats, principalement contre des ressortissants ou des intérêts algériens en France, entre le 14 décembre 1973 et le 20 juin 1991. Ces attentats avaient fait six morts, dont le prince Jean de Broglie, artisan des accords d'Evian qui avaient mis fin à la guerre en 1962, et plusieurs dizaines de blessés. Depuis mai, "Hors la loi" n'a cessé d'être l'objet d'attaques avant même d'ailleurs sa projection en salles. La droite et l'extrême droite, des harkis et des pieds-noirs ont accusé le réalisateur d'avoir "falsifié" l'histoire. Des regroupements de protestation de ces groupes ont eu lieu à Cannes à la présentation du film. Le film est boudé par le microcosme parisien qui préfère encenser le film sur les moines de Tibhirine "Des hommes et des dieux", car glorifiant la thèse de la "bavure" de l'armée algérienne.