Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. L'enceinte de torchis, qui a été conservée, est de forme trapézoïdale. Elle est irrégulière et très abîmée. Au cours du siècle passé ses portes ont été démolies. Il reste encore à peu près 36 tours dont la plupart ne laissent voir que leur partie haute. L'une des tours, restaurée, et celle que l'on appelle Albaranilla, les deux autres, celle de la rue Barrera de Quintana et de la rue Calzada, sont encore engagées dans les constructions existantes. Ils se dirigent progressivement vers l'enceinte encore conservée de nos jours et qui correspond à la période almohade. On peut la dater, très précisément de l'époque du calife Abu Yaqub Yusuf (1172-1184). Cette muraille, qui encerclait la ville, est bâtie sur un plan nouveau, tout en utilisant des matériaux antérieurs. Les sondages archéologiques ont permis de constater que la cité classique était beaucoup plus étendue, ainsi que son mur d'enceinte. Non loin de ces murailles au nord-est de la ville se trouve l'église de Santa Cruz. Toutes les sources bibliographiques la désignent comme étant la cathédrale primitive de l'Astigi romaine, convertie plus tard en grande mosquée. Elle garde de son passé andalou, un patio orné de deux portiques, et deux inscriptions lapidaires, de style coufique, incrustées dans la tour du clocher. C'est dans l'espace compris entre la grande mosquée et l'Alcazar que devait se tenir le marché le plus important de la cité. Al Himyari a recueilli un nom de lieu: bab al suwaiqa, porte du marché ou du bazar, qui aurait été située au nord, ce qui nous amène à croire que l'espace commercial de la ville devait s'étendre et se prolonger au nord de la mosquée principale. Ils ont pratiquement fait le tour de la ville. Mohamed et ses amis sont fatigués et ont hâte de rejoindre avant la nuit Cordoue, la mère de toutes les cités andalouses, comme écrivait Al Samh en 719. Cordoue et Madinat Az Zahra Régnant sur sa campagne depuis le bord du Guadalquivir et protégée par une sierra parfumée et discrète, la Cordoue silencieuse, la Cordoue lointaine et seul la céleste et rude Cordoue des poètes semble contredire un tel destin. Bien que son activité industrielle soit rare et la campagne la gagne de tous côtés, Cordoue n'est plus cette ville de silence et de mélancolie qu'aimait Azorín.