A l'instar des salles des grandes villes du pays, où le film «Hors-la-loi» est programmé simultanément, depuis hier, à l'occasion de sa sortie nationale, la cinémathèque d'Oran a accueilli à sa manière le dernier long métrage du cinéaste Rachid Bouchareb qui a suscité une vive polémique orchestrée la veille de sa projection au Festival de Cannes et qui se poursuivra jusqu'à sa sortie présentation, depuis quelques jours, dans quelque 400 salles de l'Hexagone. Pour cette fois, les cinéphiles oranais n'auront pas droit aux faveurs d'une première mondiale comme les avait habitués auparavant Rachid Bouchareb, notamment en 2002, pour la sortie de son film « Little Senegal » et, en 2006, pour « Indigènes » immédiatement après sa consécration au Festival de Cannes. Il se contenteront du geste des responsables de la salle répertoire d'Oran d'avoir eu le mérite, pour la circonstance, de renouer avec une tradition qui s'est hélas perdue au fil du temps, à savoir la projection de films en présence du réalisateur ou, à défaut, des comédiens du film programmé. C'est ainsi que, précédant la projection du film à 17 heures, un point de presse devait être organisé, dans la matinée en présence d'une pléiade de comédiens algériens, distribués dans le film « Hors-la-loi », des représentants de la presse locale, de la directrice de la culture de la wilaya d'Oran et de quelques cinéphiles impénitents. Conduits par Aziz Boukrouni, responsable de la programmation à la cinémathèque algérienne et rassemblés autour de la vénérable Chafia Boudraa, les comédiens Ahmed Benaïssa, Louiza Nehar, Mourad Khane, Noura Agboubi ainsi que le jeune boxeur figurant dans la distribution, seront harcelés de questions où ils seront amenés à parler de leur parcours artistiques, se prononcer sur la polémique orchestrée autour du film, sur leur expérience sous la direction du prestigieux réalisateur et sur diverses points concernant la relance de l'industrie cinématographique algérienne. Le directeur de la cinémathèque d'Oran, pour sa part, évoquera le souvenir du comédien Larbi Zekkal, récemment disparu et qui devait faire partie du voyage à Oran. Concernant la polémique qui a précédé la présentation du film au Festival de Cannes et sa diffusion dans les salles en France, la comédienne octogénaire confessera « cette polémique aura été bénéfique pour le film ». Ahmed Benaïssa abondera dans le même sens en déclarant que « ce n'est pas la première fois que des films algériens font l'objet de telles polémiques ». Et de citer les films algériens, tels « La Bataille d'Alger » ou « Indigènes ». Chafia Boudraa se fera un point d'honneur de rappeller avec beaucoup d'émotion sa montée, au mois de mai dernier, des marches du Festival de Cannes, en tenue traditionnelle, pour la présentation du film qui faisait partie de la sélection officielle. Rappelons que le film « Hors-la-loi » est programmé à la cinémathèque durant tout le mois d'octobre à raison de deux séances par jour.