Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. Ils décident de se diriger vers le Pont Romain qui traverse le fleuve Guadalquivir afin de contempler d'autres éléments du système de fortifications arabes : la tour de la Malmuerta et la forteresse de la Calahorra. Ils aperçoivent également le vieil alcazar mauresque duquel on conserve de nos jours seulement quelques murs intégrés dans l'ancien palais épiscopal. Ils reviennent sur leurs pas vers la rue Velásquez Bosco, derrière la Mosquée afin de visiter les restes des Bains arabes, tapis derrière un marché aux enchères. Cordoue possède également quelques moulins dignes d'être visités : celui d'Albolafia qui fut peut être à l'origine un palais almohade et approvisionnait en eau l'alcazar grâce à une énorme noria ; l'aqueduc de Valdepuentes et la almunia (ferme) d'Alamiria du Xº siècle. Comme de coutume dans l'histoire des édifices d'al Andalus, certaines ruines arabes ont été intégrées dans des édifices chrétiens : le minaret de l'église Santiago, le minaret et autres éléments du couvent de Santa Clara ou encore les baies et les frises de l'église San Juan de los Caballeros, édifiée sur une mosquée de l'époque d'Abd al Rahman II. Il est presque trois heures et nos trois amis commencent à avoir faim. Jesús propose d'aller manger au restaurant el Caballo Rojo, une véritable institution à Cordoue : C'est juste à côté de la Mosquée, à la rue Cardenal Herrero. C'est vrai que c'est un peu cher comme restaurant mais ça vaut vraiment la peine… une fois n'est pas coutume, non, les amis ? D'ailleurs, c'est toujours complet et je ne sais pas si on va trouver de la place. Ses amis se plient à son choix et se dirigent vers le Caballo Rojo. Ils aperçoivent au loin l'enseigne du restaurant : un cheval rouge. C'est effectivement bondé mais nos amis ont de la chance car juste à leur arrivée un couple d'allemands sort de table et ils s'empressent de s'asseoir à leur place. La table est pleine de cadavres de bouteilles de bière, près d'une douzaine. David fait remarquer que c'est normal pour des allemands. La décoration est typiquement andalouse : décor de poutres en bois rustique, d'assiettes sur les murs, posters de tauromachie, têtes de taureaux. Et comme toujours le tintamarre assourdissant des cris des camareros, serveurs vêtus du costume traditionnel et des clients qui tous parlent à voix haute pour se faire entendre.