L'utilisation des serres multi-chapelles dans l'agriculture permettra de cultiver des produits agricoles en toute saison, de doubler et même de tripler la production. «Ces serres multi-chapelles représentent la meilleure solution pour un approvisionnement ininterrompu des grandes agglomérations urbaines, telles que Alger, Sétif, Oran, Constantine et Annaba», a souligné, hier, le directeur général de l'Institut national de recherches agronomiques, Fouad Chehat, sur les ondes de la Chaîne III. «La seule façon de le faire d'une manière sûre, c'est d'intégrer la production de culture maraîchère sous ces serres qui permettent de doubler ou de tripler les rendements sur des surfaces identiques et, donc, de ne pas être victime de l'étroitesse des superficies disponibles au niveau des grandes villes», a-t-il ajouté. L'intérêt des serres multi-chapelles, c'est de permettre d'abord un très fort accroissement des rendements, de mieux maîtriser la culture, ainsi que de disposer de productions agricoles tout au long de l'année, puisqu'on ne serait plus victime de l'aléa climatique. A une question de savoir si ces serres seront accessibles aux agriculteurs, ou seront des techniques modernes qui nécessitent un accompagnement par les chercheurs et ingénieurs, M. Chehat a souligné qu'elles nécessitent obligatoirement un accompagnement parce que ce sont des techniques assez fines qui exigent un respect strict des méthodes de culture. «Les agriculteurs ont besoin d'un encadrement de proximité de la part des cadres qui maîtrisent cette technique. Cet encadrement leur permettra en l'espace d'une année de maîtriser cette technique», a-t-il expliqué. «Ce n'est pas une technique de laboratoires, l'agriculteur doit tout simplement être très strict sur le calendrier et sur les actions à entreprendre et il ne peut être négligeant avec ces serres multi-chapelles parce qu'elles coûtent cher et s'il ne veut pas perdre de l'argent, il faut qu'il soit strict dans le suivi de la culture», a-t-il ajouté. Selon M. Cherat, l'Algérie n'atteindra jamais l'autosuffisance alimentaire. «L'autosuffisance alimentaire est un mythe. Elle n'existe pas même dans les grands pays agricoles tels que le Brésil, les Etats-Unis ou l'Union Européenne. L'Algérie ne sera jamais autosuffisante en sucre. Il nous faudra un million et demi de tonnes de sucre en vingt ans. Où les produire? La betterave pousse mal dans le pays et nous ne pouvons pas cultiver la canne à sucre car nous n'avons pas suffisamment d'eau. L'eau sera préservée pour les cultures de blé et de pommes de terre», a-t-il dit. L'Algérie devrait avoir, selon lui, une meilleure balance commerciale agricole. «Autrement dit, continuer à acheter ce que nous ne pouvons produire chez nous mais vendre à l'étranger d'autres produits», a-t-il préconisé.