La petite commune de Asla, distante de 40 km du chef lieu de wilaya de Nâama, a abrité durant trois (03) jours, la waada annuelle, au nom du saint patron Sid Ahmed El Medjdoub, 24e descendant du calife Abou Bakr Seddik. Des milliers des descendants et disciples, dits Mejadba, du territoire national et de l'étranger ont participé à ce grand rendez-vous festif. Ils ont dressé des tentes aux alentours d'un champ aménagé pour être le théâtre de la cavalerie traditionnelle (El Goum). Des commerçants de divers articles ménagers, vestimentaires et fruit et légumes ont également étalé leurs marchandises. Concernant le côté festif, environ deux cents cavaliers, vêtus en costumes traditionnels, montant des chevaux en majorité des pur sangs arabes ornés en objets artisanaux algériens. Les chouyoukhs ont animé des shows folklorique accordés aux danses diverses de alaoui. En application de la règle traditionnelle, les organisateurs ont décidé de servir des plats de couscous garnis de viande à tous les invités sans aucune distinction de rang social ou d'origine. C'est le symbole de l'homogénéité sociale et de la fraternité. Pas de plats de mechoui à présenter spécialement à certaines catégories de personnes. Saisissant l'opportunité de leur présence, les invités ont rendu visite au mausolée (goubba) de Sid Ahmed El Mejdoub. Hommes et femmes se sont recueillis et ont prié dieu pour l'exaucement de leurs vœux. Autre côté d'ordre religieux humanitaire, la plupart des Mejadbis ne se sont pas rencontrés depuis plus d'une année pour diverses raisons. Et conformément aux concepts de la religion musulmane, un groupe de chouyoukhs, hommes sages et érudits en théologie, est constitué pour résoudre tous les problèmes qui gangrènent cette communauté : élimination des conflits entre les individus, contracter des relations familiales, notamment les mariages. Selon les impressions enregistrées durant cette waada, tous les présents ont confirmé leur attachement aux valeurs ancestrales qui visent l'union, la fraternité et la réconciliation. Certes la waada est un vecteur de l'identité et symbole d'une communauté, sa préservation nécessité l'implication des pouvoirs publics de la wilaya de Nâama afin de valoriser le patrimoine culturel immatériel à des fins économiques, dont le développement de tourisme.