Washington souhaite «approfondir » ses relations avec Alger dans la lutte contre le terrorisme. Cela n'est pas hasard. L'expérience de l'Algérie en matière de lutte antiterroriste a déjà fait l'objet de sollicitation de la part des puissants de ce monde. Elle continue encore à le faire. Ces relations sont «essentielles » a jugé le coordinateur de la lutte antiterroriste au Département d'Etat américain. Daniel Benjamin a, lors d'une conférence de presse organisée par ce même département à Washington, expliqué la politique américaine de lutte contre le terrorisme et présenté ses points de vue sur certains aspects de ce fléau. Interrogé par l'APS sur l'état de la coopération entre les Etats-Unis et l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme suite notamment à sa visite en juillet dernier à Alger, Daniel Benjamin a, tout d'abord, souligné qu'il avait eu à faire une «excellente visite en Algérie», affirmant qu'il «apprécie fortement le travail accompli par les responsables algériens de la lutte contre le terrorisme et les forces de l'ordre». Il ajoutera que les Etats-Unis considèrent cette coopération «comme une relation absolument essentielle». «L'Algérie a une grande volonté politique de lutter contre le terrorisme et une grande expérience que nous voulons tous acquérir», a-t-souligné. Dans la foulée, il soutiendra que les Etats-Unis «cherchent à approfondir cette relation afin que nous puissions faire face aux menaces communes. Par ailleurs, dans sa déclaration préliminaire, Daniel Benjamin a largement abordé la question de versement des rançons aux groupes terroristes au sujet de laquelle il a souligné que «l'Algérie, le Royaume- Uni et les Etats-Unis sont parmi les quelques gouvernements qui refusent de payer une rançon pour les otages». Sur ce point, il citera la région du Sahel où, a-t-il indiqué, le groupe terroriste «Al-Qaïda au Maghreb islamique fait preuve d'aptitude à mobiliser des ressources financières substantielles grâce aux rançons versées». À ce propos, il a fait savoir que ‘'les Etats-Unis disposent d'un vaste programme multinational de renforcement des capacités dans le partenariat antiterroriste dans la région transsaharienne, auquel nous consacrons jusqu'à 150 millions de dollars par an''. Pour lui, ‘'le recours d'AQMI aux enlèvements contre des rançons pour assurer sa survie souligne l'urgence de couper cette source de financement'', tout en estimant que « quelque chose doit être fait pour aider les pays comme le Mali, la Mauritanie et d'autres dans la région ». « Obtenir un large accord sur une politique sans aucune concession des gouvernements des pays riches serait un très un bon commencement' » pour mener à bien cette politique a-t-il. Faisant une allusion claire à certains pays européens qui continuent à payer les rançons demandées par les terroristes, le responsable américain de la lutte contre le terrorisme a souligné que, certes, le non-paiement de rançons a des « coûts réels » sur le plan des pertes humaines. mais au fil du temps, a-t-il insisté, « s'ils voient que les pays ne paient pas de rançons, la fréquence des enlèvements de leurs ressortissants diminuera ». Est-ce que la position et les arguments des Etats-Unis contre le versement de rançons pourraient convaincre d'autres pays d'adopter la même position a interrogé un journaliste Daniel Benjamin, lequel a rappelé que «la zone d'activité d'AQMI se situait, tout au début, le long du littoral algérien. Grâce au travail très efficace des autorités algériennes, ses opérations ont largement décliné dans cette zone», a-t-il constaté.