La menace est devenue aujourd'hui planétaire. L'Occident en a pris conscience. L'Algérie a été à l'avant-garde dans la lutte antiterroriste. Il est bien révolu le temps où l'Algérie était soumise à un rigide embargo de la part des puissances occidentales, alors qu'elle faisait face à un des terrorismes les plus barbares dans l'histoire du monde. Les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, l'hécatombe de la gare de Madrid, et la psychose qui avait plané sur au moins quatre capitales européennes, ont mis le monde devant le fait accompli tant le phénomène est transnational. Ayant peut-être réalisé qu'ils font le jeu du terrorisme, certains cercles influents en Europe et à Washington, ont fini par reconsidérer et revoir leur position de méfiance adoptée, pendant des années durant, à l'égard de l'Algérie. Il y a, certes, en arrière-plan les intérêts économiques, mais le recul de la menace terroriste, en Algérie, et le retour progressif de la paix, à travers l'ensemble du pays ont amené certaines capitales occidentales à plus de réalisme. Les nombreux séjours effectués en Algérie par des diplomates et des intellectuels américains et européens ont fait vite revenir l'Occident, en général, et les Etats-Unis et l'Espagne, en particulier, à leur cher «pragmatisme». A Washington et à Madrid, on commence à s'intéresser sérieusement à l'expérience algérienne dans la lutte antiterroriste. Ce n'est pas un hasard. Ces deux pays ont longtemps souffert de ce fléau. Et c'est tout à fait logique que c'est dans ces deux capitales que les Algériens ont décidé d'expliquer au monde leur point de vue en la matière. Du fait que ses argentiers, ses soutiens et ses défenseurs actifs et passifs ont acquis une dimension et une capacité de nuisance internationale, le terrorisme a cessé d'être considéré comme une menace pour un seul pays. La menace est devenue, aujourd'hui, planétaire. L'Occident en a pris conscience. Les Algériens sont, désormais, appelés à faire preuve d'audace et de compétence pour convaincre de la nécessité et de l'opportunité d'une action commune pour lutter contre ce fléau. L'Algérie a payé le prix fort. Nul ne peut contester son expérience à ce sujet, même si elle a été acquise dans la douleur. Elle a été à l'avant-garde de la lutte internationale contre le terrorisme. A Washington, à Madrid, à Paris ou à Londres, les services de sécurité algériens, chargés de la lutte antiterroriste, invités, plus que par le passé à débattre de l'expérience algérienne, insistent sur l'aspect sécuritaire n'est qu'un des volets multiples d'un processus de grande envergure. Américains, Espagnols, Britanniques et aussi Algériens savent pertinemment que l'exclusion politique et économique a toujours constitué le «terrain» idéal pour tous genres d'extrémisme pouvant profiter à des cellules intégristes. Les spécialistes algériens, qui commencent à susciter l'intérêt des différentes rencontres où le thème du terrorisme est débattu, ont désormais le devoir de pérenniser le combat juste d'un pays qui a failli «disparaître» parce que l'Occident avait refusé de lui marquer même sa solidarité. Ironie du sort, notre pays continue, paradoxalement, d'éprouver de grandes difficultés pour faire aboutir ses revendications pour la récupération des six Algériens détenus à Guantanamo. A ce propos, on parle de certaines démarches diplomatiques pour la résolution de ce dossier. Les Américains continuent d'exercer une pression conditionnée pour les remettre à l'Etat algérien. Le dossier refait surface dans un contexte déterminant pour les autorités algériennes qui refusent toute atteinte à sa souveraineté. Les six Algériens détenus à Guantanamo, acquittés par le tribunal criminel de la Bosnie, font l'objet d'accusations d'anti-américanisme, selon les investigations des services de renseignements US, et ne doivent, dans ce cas, pas bénéficier de la Convention de Genève.