Tout va être ou plutôt devrait être repensé, redéfini, inventé ou plutôt ré-inventé pour que s'instaure un système nouveau, plutôt un système de transition, avec probablement un changement partiel de la classe politique et certainement l'abandon des références à la «famille révolutionnaire» pour ne pas avoir à reconduire en permanence les contradictions. Qui pourrait soutenir que c'est par hasard qu' intervient tout seul n'importe quel évènement politique qui peut provoquer une déviation de trajectoire pour le pays ou pour les carrières des « politiques » ou hauts fonctionnaires? Pour ceux qui disent avoir compris comment et pourquoi se prennent de grandes décisions, certainement qu'ils auront compris qu'il est impossible de croire qu'actuellement ne soient pas initiées et menées en vase clos des réflexions centrées sur la nature du système politique en transition et de celui qui sera l'objectif cible. La question à poser également demeure de savoir, non pas comment se réalisent des changements ou se préservent les mêmes situations, mais plutôt comment émergent ou se désignent ceux qui se chargent ou sont chargés de conduire ces changements ou de beaucoup œuvrer à maintenir le statu quo. Concernant la nature du système, il n'y avait pas eu de hasard dans sa préservation comme il n'y aura pas de hasard s'il venait à subir des changements. Le hasard n'est pas l'instrument de décisions à moins de provoquer ce qui passera pour du hasard. Nous n'avons pas cette catégorie d'hommes politiques qui s'en remettent au hasard. Toute anticipation sur la nature du système politique à façonner pour l'avenir devrait être appréhendée de manière globale par l'intégration des données qui concernent d'abord la fin inéluctable du recours à la légitimité historique, et ensuite la recherche d'une nouvelle légitimité qui ne dépendra pas fatalement du champ politique. Les mauvaises surprises seront toujours conjurées et sans doute qu'elles sont identifiées en terme de rivalités au sein même de toute la classe politique qui a transité par le pouvoir. Certainement qu'il y en aura qui approcheront ces rivalités sous l'angle de l'éradication « politique » de ceux qui peuvent poser des obstacles à leur ascension. C'est le principe américain de la guerre préventive, à savoir livrer immédiatement la guerre à ceux qui seront susceptibles d'être de sérieux concurrents ou « des empêcheurs de tourner en rond ». Alors, comment défendre l'idée qu'll y a actuellement de fortes convergences au sommet pour construire la démocratie selon une version qui n'a rien à voir avec la démocratie occidentale ? Ce sont les « politiques » de part et d'autre qui ne conçoivent pas les mêmes contenus pour les mêmes mots. Pas la même conception des étendues du champ politique, pas les mêmes conceptions des libertés publiques , des droits de l'homme, des bases de départ pour arriver à accéder au pouvoir, pas les mêmes systèmes et les mêmes raisons pour ce qui concerne la prise de décision..