L'enfant parle avant de marcher, marche avec les mots d'abord qu'il adapte, grandit et finit par des phrases. Il se trouve qu'une anomalie peut survenir et troubler le processus de l'enseignement de déchiffrement des mots. On appelle cela la dyslexique. Trois femmes, trois voix, trois narrations ont collaboré pour nous produire un conte dont l'intitulé « Alya au pays des mots » nous rappelle en filigrane « Alice au pays des Merveilles » de Lewis Carol et tente, voilà l'originalité, de faire « parler l'enfant , et c'est par sa bouche que nous allons pénétrer cet univers endommagé et vite l'on va sentir que derrière le trouble s'est installé une pensée cohérente qu'il faut absolument écouter. Ainsi Khalida Taleb, Michèle Bayar, Ourida Nekkache, toutes les trois se sont fusionnées pour nous servir un émouvant récit et surtout le dialogue entre Alya et sa tortue Luna et nous initier nous le large public à la découverte et au ressourcement au pays des mots par le biais de l'innocence du langage et sa restructuration. On peut dire que cet ouvrage didactique répond à la fois à notre imaginaire et à nos réalités et traduit avec tact, émotion et pédagogie à l'étrangeté quand un enfant s'enferme dans sa bulle et nous déroute. Notons au passage que Me Khalida Taleb dirige l'association Paroles et Ecriture à la médiathèque de Sidi Bel Abbès dont on ne dira jamais assez l'importance qu'elle occupe dans la ville tout en espérant que pour l'année prochaine son activité se décuple, d'autant que la vie littéraire est le parent pauvre où l'on constate que la population fréquente peu les bibliothèques, déserte l'acte de lire. Voilà une opportunité avec la publication de ce conte d'organiser des lectures publiques dans les écoles afin notamment de susciter l'amour de la lecture. Selon Me khalida Taleb, les portes de la médiathèque sont grandes ouvertes. Bonne route pour cet ouvrage qui vient à point nommé comme un soleil dans le monde des enfants.