Les collections de la plupart des musées occidentaux recèlent des quantités d'œuvres archéologiques qui font partie de l'héritage culturel d'autres pays. Ces institutions ont toujours montré de la réticence à l'idée de restituer à leur pays d'origine ces pièces qu'elles ont acquises le plus souvent d'une manière illégale. C'est ainsi qu'aujourd'hui, le Buste de la reine d'Egypte Néfertiti, qui repose au Neues Museum de Berlin est au centre d'une polémique entre l'Egypte, qui réclame officiellement son bien culturel, et l'Allemagne, qui refuse d'obtempérer à la demande égyptienne assurant que l'œuvre a été acquise légalement en 1913. Le buste, objet de la polémique, est une magnifique sculpture de l'ère pharaonique qui représente l'épouse d'Akhenaton. Elle serait l'oeuvre du sculpteur Thoutmôsis, XIVe siècle avant notre ère. Cette pièce archéologique a été découverte à Tell el-Amarna en 1912 par l'archéologue allemand Ludwig Borchardt puis cédée, en 1913, au musée de Berlin. Depuis les autorités égyptiennes n'ont cessé de demander la restitution de cette pièce archéologique qui fait partie de son patrimoine culturel en soutenant que le buste était sorti frauduleusement de son territoire. L'Allemagne a toujours refusé de restituer le buste de Néfertiti L'Egypte, par l'entremise de son dynamique et tenace chef du Conseil suprême des Antiquités, est en train de faire de la récupération de ses antiquités détenues par des institutions publiques ou privées à travers le monde, un de ses objectifs majeurs. Depuis plusieurs années des opérations de récupération d'objets archéologiques pillés ou sortis clandestinement du pays se sont poursuivis. C'est ainsi que plusieurs demandes de restitution d'objets archéologiques ont pu être satisfaites et des milliers de pièces ont pu donc être rapatriées en Egypte. Il faut souligner que les vols et pillages de biens culturels ont connu un sensible essor au cours des deux dernières décennies. La grande majorité des vols est généralement le fait de bandes organisées au service de marchands d'art qui alimentent les collections particulières, dont certaines n'ont rien à envier aux plus grands musées du monde. Le marché de l'art est le cinquième au monde par le chiffre d'affaire. Depuis 1991, quelque 4.000 objets répertoriés dans un catalogue officiel ont pu être retrouvés sur le marché de l'art à New York et à Londres.