Les économistes interviennent, chacun avec ses idées, chacun avec son modèle, face aux mêmes problèmes, d'année en année. De toute façon, les économistes n'y peuvent rien, car ce sont les «politiques» qui décident. Qui n'a pas exprimé l'objectif d'accélérer le développement, comme le disent ceux qui veulent réellement y participer et qui pensent plus particulièrement qu'il est nécessaire que les pouvoirs publics les associent à la définition d'un nouvel ordre interne économique qui consacre le fait que nous soyons encore dans la phase de transition économique ? Malgré tous les engagements des institutions internationales financières, malgré les engagements de ce qui était le G8 et d'autres ensembles de pays, notre pays (et l'ensemble des pays africains) reste toujours à développer, l'économie à relancer, les importations à freiner, les exportations hors hydrocarbures à accroître considérablement, la croissance à créer et à faire durer, le terrorisme à éradiquer, les défis à relever, les enjeux à gagner. C'est pratiquement le même constat, invariablement, et les mêmes engagements. Il y en a qui voudraient accélérer les importations car ils ne sont intéressés que par le gain rapide et assuré afin de profiter de la période où existe encore la distribution de la rente avant de réunir les conditions de leur installation ailleurs pour que leur descendance sorte définitivement de la crise. Les opérateurs économiques algériens, ceux qui ont conscience que c'est à eux de développer l'économie de leur pays, et non pas ceux qui conçoivent que leur avenir se trouve ailleurs (ceux qui exportent frauduleusement d'importantes sommes en devises ramassées on ne sait trop comment), pensent qu'il faudrait d'abord les protéger de la concurrence déloyale pour leur donner le temps de s'y adapter, ce qui signifie qu'il faudrait différer notre entrée dans l'économie de marché, car celle qui fonctionne aujourd'hui est pour nos entreprises un abattoir et elles risquent Rochdi Ould Yahia