Nous ne sommes ni en économie de marché pour que les prix soient définis sur le terrain par la concurrence, ni dans une économie socialiste pour pouvoir imposer les prix et donc facilement contrôler ce qui en est fait. D'abord, où sont les factures pour contrôler à la fois le processus de fixation des prix et les étendues des marges de bénéfices ? Comment pouvoir contrôler les flux financiers quand les chèques ne sont pas imposés comme moyen de paiement à partir d'un certain seuil ? Peut-il y avoir un contrôle des prix quand il n'y a pas de factures ? Les commerçants ont toujours une argumentation bien ficelée. Les producteurs également. Quant aux populations, à l'approche de chaque Ramadhan, c'est la grande panique. Que cela soit durant la période socialiste ou de libéralisme, le résultat est toujours le même. Malgré les menaces des pouvoirs publics les augmentations des prix par nos commerçants ont toujours eu lieu. Cela donc n'a rien à voir avec le modèle économique. A chaque approche du Ramadhan, les pouvoirs publics se soucient de la fixation des prix, mais le constat sur le terrain est toujours le même. Comment pouvoir assurer un contrôle plus serré sur les prix ? La mercuriale existait bien avant, du temps de la pratique socialiste. Les prix étaient fixés non par le marché mais par les pouvoirs publics. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. C'est la consécration de la liberté des prix qu'on impute à la vérité des prix. N'est-ce pas que depuis le lancement des réformes, on a toujours parlé et même encouragé la promotion de la pratique de la vérité des prix, du marché, de la concurrence ? Dans quel modèle sommes-nous en réalité ? Lorsqu'on dit que le secteur public va être priorisé dans le cadre du nouveau programme de développement, serait-ce l'annonce d'un retour au rôle gestionnaire de l'Etat ? Serait-ce à comprendre que le secteur public est réhabilité comme instrument de " développement ", et que le secteur privé sera condamné à jouer les seconds rôles à défaut de l'asphyxier ou de l'éradiquer, mais qu'il est quand même autorisé à se débrouiller pour survivre ? C'est ainsi, car l'argent des investissements va provenir de la dépense publique. C'est ainsi d'abord le secteur public qui sera considéré comme le vecteur du développement. Qu'importe le temps que cela va prendre, ceux qui participent réellement au développement pensent plus particulièrement qu'il est nécessaire que les pouvoirs publics les associent à la définition d'un nouvel ordre interne économique qui consacre le fait que nous sommes encore dans la phase de transition économique. La récession économique des grandes puissances et leurs implications sur notre pays devraient nous inciter plutôt à nous demander ce que devrait être le modèle économique et social que nous devrions peut-être créer ou en adopter un autre sachant que le modèle libéral tel qu'il fonctionne n'est pas une réussite, plus particulièrement pour nous et ceux qui sont au même stade de développement. Qu'avons-nous à gagner en courrant vers l'OMC ?