C'est du moins ce que révèle un récent rapport-bilan du service de la prévention de la direction de la santé de la wilaya. Cette tendance à la hausse semble toucher de manière significative les zones d'élevage du sud steppique qui regroupent la quasi-totalité des cheptels ovins et caprins de la wilaya. Au nombre de cas déclarés, Teghalimet (36), Ras El Ma (18), Telagh (17), Mezaourou (16) et Boukhanefis (14) sont les communes où l'incidence de la brucellose est la plus marquée. Pour une wilaya qui se plaçait au début des années 2000 au premier rang national des wilayas présentant le meilleur indice synthétique de santé et d'environnement, la hausse subite de cette redoutable zoonose, transmissible de l'animal à l'homme, suscite des interrogations à Sidi Bel-Abbès. L'on ne s'explique surtout pas ce pourquoi une certaine catégorie d'éleveurs n'arrive pas encore à sentir la nécessité de faire vacciner leurs cheptels alors que l'opération est à la charge de l'Etat dans le cadre du programme de prophylaxie médicale couvrant quelque 14 wilayas pilotes du territoire national, dont 4 de la région Ouest (Sidi Bel-Abbès, Tlemcen, Saïda et Naâma). Selon les services vétérinaires de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, la dernière campagne de vaccination a touché pas moins de 280.000 petits ruminants, dont 244.000 ovins… Mais, observe-t-on, il existe certainement quelques troupeaux appartenant à des semi-nomades qui n'ont pas été dirigés par leurs propriétaires vers les équipes de vétérinaires au moment fort de la campagne de vaccination… Et c'est nul doute cette catégorie de ruminants non vaccinés qui fait peser les plus grands risques de sur la santé humaine. «Les petits ruminants, tiennent à préciser nos interlocuteurs, sont la principale source de contamination humaine par la brucellose animale. La source principale de contamination est liée généralement à la consommation de lait cru et au contact direct avec les animaux infectés, notamment en période de mise bas. C'est l'un des cas relevés entre autres à Ben Badis, dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès, avec la contamination d'une personne qui avait consommé du lait cru de chèvre et nécessité, par la suite, l'ouverture d'une enquête immunologique sur le site ainsi que le dépistage et l'abattage systématique des ruminants atteints de brucellose.» «L'effort à consentir, explique-t-on encore, est de parvenir dans les mois à venir à lancer une vaccination de masse qui permettra d'obtenir une bonne protection du cheptel de la wilaya vis-à-vis de cette redoutable zoonose. Elle est recommandée particulièrement par l'OIE et l'OMS comme une mesure de prévention contre la dissémination de la maladie, la contamination de l'environnement et les taux d'infection des animaux exposés, et par voie de conséquence, de réduire le taux de brucellose humaine».