La crise s'accentue au niveau du secteur de la santé. Alors qu'on pensait que des commissions ont été installées à l'effet de répondre aux problèmes posés, voilà que les médecins résidents, en grève illimitée depuis le 28 mars dernier, se retirent du dialogue. La décision de quitter les trois commissions mises en place par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, dans le but d'examiner tous les problèmes exposés par cette corporation, a été prise avant-hier. La non annulation du service civil obligatoire auquel ils sont soumis a été la principale motivation. «Nous avons constaté, à l'issue de notre rencontre avec la tutelle, que cette dernière voulait gagner du temps avec l'installation de ces commissions pour essayer d'essouffler notre mouvement de protestation», a rétorqué le Dr Amine Benhalima, membre du Collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA). Un autre membre du CAMRA, ayant pris part à la commission relative au service civil, dira que «les représentants du ministère de la Santé nous ont signifié qu'ils n'ont pas de solution à nous donner concernant le service civil», précisant que «c'est une commission incompétente». Conséquemment, les médecins résidents sont déterminés à boycotter ces trois commissions, jusqu'à ce qu'il y ait un engagement écrit et officiel relatif à l'abrogation de l'obligation du service civil. Le fait que «le ministère de la Santé n'a pas voulu donner le PV des deux réunions» a été déploré. «Ces mesures sont illégales» a ajouté le membre du CAMRA. Concernant la commission pédagogique, le Dr Benhalima fera savoir que «c'était un débat très fructueux», indiquant que «les représentants du ministère de l'Enseignement supérieur ont reconnu certaines failles dans la formation des médecins résidents». Il a été décidé, en marge de la commission pédagogique, le gel du décret relatif aux examens intercalaires. En outre, une réunion qui regroupera le collectif des médecins résidents d'Alger, avec le doyen de la faculté, aura lieu en cette fin de semaine. A noter aussi que cette corporation a été également invitée à la conférence des doyens qui se tiendra les 17 et 18 avril en vue de débattre des réformes pédagogiques. Il est à rappeler que les médecins résidents réclament «l'abrogation du service civil obligatoire auquel ils sont soumis durant une période allant de un à quatre ans, ainsi que la validation des formations spécialisées nationales et internationales effectuées par les résidents au cours de leurs cursus». Les médecins frondeurs exigent également la revalorisation de la prime de garde, la révision de leur statut, étant donné que l'actuelle mouture est opaque et ne répond pas à leurs attentes. Il en est de même pour la mise en place d'un plan de carrière, un salaire digne et l'ouverture de postes budgétaires.