Un grand point d'interrogation concernant les sommes phénoménales, estimées à 30 milliards de centimes, dégagées pour la réhabilitation et la réalisation de marchés couverts de proximité, est brandi alors que le phénomène du commerce informel continue de sévir en toute impunité. Surtout dans des conditions non conformes aux critères de la préservation sanitaire et le respect de la chaîne de froid, et ce, avec la bénédiction des autorités chargées du contrôle des produits, à leur tête la direction du Commerce qui continue de prétexter ne pas avoir l'habilitation juridique légale dans le contrôle du commerce parallèle. Ceci alors qu'on est aux portes de la saison estivale où les intoxications alimentaires deviennent le quotidien des Oranais et des quelque 4 millions de touristes qui débarquent dans la wilaya. Plusieurs marchés réalisés ou rénovés, dispersés à travers la wilaya d'Oran, continuent d'être inexploités après que la majorité des commerçants ont préféré exercer leurs activités sur les trottoirs. Ceci afin de ne pas payer les charges relatives à la location et aux impôts. Il est bon de préciser qu'une enveloppe de 25 milliards de centimes a été dégagée pour la rénovation des marchés couverts existants dans la wilaya, dont 19 dans la commune d'Oran, alors que 5 milliards ont été consacrés à la réalisation de 5 marchés dits de type parisien au niveau de Kara 2, USTO, El Makari et Sidi El Bachir et Belgaïd, relevant tous deux de la commune de Bir El Djir. Il est à noter que le marché réalisé à Kara a été livré l'année dernière, sauf qu'il reste toujours inexploité et exposé au saccage, et ce, face à la lenteur accusée par les autorités locales dans l'attribution des boxes de ce marché alors qu'il existe des milliers de jeunes chômeurs. Pourtant, il y a deux mois, les mêmes autorités ont promis de procéder à l'opération d'octroi des stands, sauf que rien n'a été fait à ce jour. Si le marché de Kara reste toujours inexploité, il y a d'autres marchés, rénovés, qui continuent d'être désertés par les commerçants qui préfèrent squatter les trottoirs pour ne pas payer les charges inhérentes à l'exploitation de leurs stands comme à Es-Séddikia, Yaghmoracen ou Maraval. Au niveau de tous ces marchés, les commerçants préfèrent exposer leurs produits quelquefois à même le sol, sous un soleil de plomb alors qu'ils savent pertinemment que cela comporte un risque sur la santé du consommateur. Même constat pour le marché de la rue des Aurès (ex-la Bastille) où des produits tels que les fromages et les poissons sont exposés en l'absence de tout critère de conservation dans l'indifférence totale, notamment sous les yeux de la direction du Commerce et ceux des bureaux d'hygiène communaux. La direction du Commerce déplore cependant cette situation en montrant son incapacité de se pencher sur ce problème vu que la réglementation lui interdit de contrôler les vendeurs informels. Ainsi, le consommateur reste à la merci de ces infractions dont le résultat conduit à la multiplication d'intoxications alimentaires pouvant mettre en péril sa santé. A cet effet, des statistiques établies par le ministère de la Santé font état d'une moyenne annuelle nationale de 3.000 à 4.000 cas d'intoxication alimentaire dont 500 entraînant des décès.