Lors d'une conférence de presse organisée, hier, par l'Initiative nationale pour la dignité du journaliste algérien à la Maison de la presse Tahar Djaout, le comité provisoire de coordination et de suivi, installé par ladite Initiative, s'est déclaré satisfait par la volonté exprimée par la tutelle de prendre en charge les revendications soulevées par les journalistes, à l'issue d'une rencontre avec le ministre Nacer Mehal qui a duré plus de 2 heures au siège de son département. Les membres de ce comité qui sont revenus longuement sur le contenu de la rencontre, lors de cette conférence de presse, estiment, théoriquement, l'objectif atteint, mais il faut attendre que le gouvernement honore ses engagements. Ainsi, le comité a présenté au ministre la plateforme de revendications transmise aux plus hautes autorités de l'Etat. Au cours d'un débat «marqué par la franchise, la plateforme a été discutée point par point en mettant en exergue les insuffisances nombreuses que connaît le secteur de la presse» diront les animateurs de la conférence de presse. Ils révèlent ainsi qu'il a été décidé, d'un commun accord, l'organisation des assises nationales de concertations autour de la situation du métier de journaliste. Ces assises seront accompagnées d'ateliers de travail qui devront plancher sur les différents problèmes et difficultés du secteur d'une manière générale, expliquent les membres de ce collectif. S'agissant du statut particulier du journaliste, le ministre a assuré, selon l'Initiative, que le décret exécutif de 2008 définissant les relations de travail avec le journaliste est appliqué pour ce qui est des articles entrant dans les prérogatives du ministère. Pour ce qui est de la carte professionnelle nationale du journaliste, une décision ministérielle sera prise avant le mois de juillet prochain, en laissant par ailleurs le choix aux journalistes de garder le statut particulier actuel ou de le modifier ultérieurement. Evoquant la révision du code de l'information qui date d'avril 1990, ce point a été abordé par le Président de la République, rappelle-t-on. Il a été convenu que son amendement sera fait avec la participation des journalistes. A signaler que cet amendement inclura pour la première fois la presse électronique. La dépénalisation de la presse a été également abordée par le Chef de l'Etat, souligne l'Initiative, et sera concrétisée à travers l'annulation de l'article 144 bis du code pénal. La prise en charge de la réactivation du Conseil Supérieur de l'Information et du Conseil de Déontologie et d'Ethique ainsi que la création d'un Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, dans le cadre du nouveau code de l'information, avec la participation des journalistes dans toutes les étapes ont été également parmi les points qui ont reçu un écho favorable, nous indique-t-on. Au chapitre des conventions collectives, le ministre a assuré, affirme le même mouvement, qu'il soumettra le problème au ministre du Travail et de la Sécurité sociale dans le but de coordonner les efforts pour obliger le secteur privé à appliquer ces conventions. En outre, une commission, incluant secteurs privé et public, sera créée avec la participation des journalistes et des éditeurs pour préparer un avant-projet de la loi qui définit la carrière professionnelle du journaliste. Il a été convenu, aussi, d'un accord sur la nécessité de mettre sur pied une grille nationale des salaires des journalistes. Dans ce cadre, plusieurs engagements ont été pris, rapporte l'Initiative, notamment une réflexion autour des mécanismes légaux pour la création et le financement d'une caisse des œuvres sociales pour les journalistes, l'engagement du ministre de la Communication à prendre des mesures pour permettre aux journalistes d'accéder à l'information, consacrer la somme de 40 milliards de centimes, qui existe dans le fonds d'aide de soutien à la presse, pour la formation des journalistes à l'intérieur du pays et à l'étranger et, enfin, l'accord sur la recherche de formules légales pour permettre aux journalistes d'acquérir un logement. En attendant la concrétisation effective des revendications exprimées, l'Initiative nationale pour la dignité du journaliste algérien garde son droit de poursuive la contestation. A cet effet, l'action de débrayage prévue le 3 mai prochain est maintenue et se résumera à une grève d'écriture et un sit-in à la place de la Liberté de la presse à Alger.