Les journalistes ont décidé, en signe de protestation contre la situation de la presse nationale, de boycotter toutes les cérémonies officielles, visant à rendre hommage aux professionnels de la presse, prévues le 3 mai prochain à l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse. A la place, ils ont décidé de participer en force à la grève et au rassemblement prévus ce même jour en mobilisant un grand nombre de journalistes. Lors de leur quatrième rassemblement organisé hier à la maison de la presse Tahar Djaout à Alger, les journalistes ont rendu compte des différentes démarches réalisées dans le cadre de l'initiative nationale pour la dignité du journaliste. La cellule installée lors du dernier rassemblement pour transmettre la plateforme de revendications socioprofessionnelles aux institutions concernées a rendu publics les résultats. «Nous avons remis les copies pour information au chef du gouvernement, au ministre de la Communication et transmis par poste le courrier au président de la République», ont affirmé les membres de cette cellule. Selon eux, la réaction du ministre de la Communication ne s'est pas faite attendre. «Au moment où nous avons remis la copie des revendications au secrétaire général du ministère, il nous a demandé de nous installer et d'entamer les discussions sur le contenu de cette plateforme. Il s'est montré disposé à entamer le dialogue tout de suite et nous a demandé de revenir à n'importe quel moment lorsque nous avons expliqué que ces membres n'étaient pas délégués pour discuter mais juste pour la remise de la lettre», ont expliqué les membres de la commission. A ce propos, une autre cellule composée de neuf journalistes a été installée hier pour la coordination et le suivi. «Cette commission aura pour mission d'organiser et fixer un rendez-vous avec le ministre de la Communication», expliquent les membres. Constatant la persistance des abus et des dépassements pratiqués par les différentes administrations publiques et privées envers les journalistes en raison de leur participation et soutien à la protestation, les journalistes ont mis en place la commission de solidarité. Composée de huit membres, avec comme mission le recensement des victimes d'abus dans les organes de la presse écrite et audiovisuelle, elle est chargée d'interpeller les administrations concernées et le ministère de la Communication pour demander la réhabilitation de la situation, et d'aider les journalistes concernés à introduire des recours par voie judiciaire. Les cas évoqués actuellement sont ceux de la radio qui se sont dégradés, ceux de l'APS ainsi que ceux de la presse écrite, victimes de licenciement abusif. La commission en question tiendra sa prochaine rencontre vendredi prochain pour décider des actions à prendre. Les journalistes ont décidé la tenue d'un rassemblement en début de semaine prochaine devant le siège de la radio nationale pour exprimer leur solidarité avec leurs collègues.